Pas comme des loups de Vincent Pouplard

Projection du film documentaire « Pas comme des loups » de Vincent Pouplard (59 mn) proposée par l’association L’Épingle en partenariat avec Le Lieu documentaire.

La projection est animée par des membres de l’Épingle, association, et lieu de recherches, de débats sur les pratiques éducatives, sanitaires et sociales.

Pas comme des loups  de Vincent Pouplard © DR Pas comme des loups de Vincent Pouplard

Résumé :

Roman et Sifredy sont en mouvement. Comme leur identité. Ces frères jumeaux avancent dans l’âge adulte, s’évertuant à comprendre le monde autour d’eux. Adolescents, ils ont connu séparément la captivité, la fuite et les parcours d’insertion. Ils ont connu ensemble l’insouciance, la violence, les jugements.

Aujourd’hui, les galères sont persistantes, mais comme ils disent : « le meilleur reste à venir ».

Dans des lieux secrets, souterrains, squats, lisières de bois, sous des ciels nuageux ou des néons à faible tension, là où la clarté peine à s’imposer, ils inventent leur vie, son langage et ses codes.

Sans visages floutés, le film s’attarde sur la complexité de ces figures de « délinquants » en puissance. Le documentaire délaisse la peinture d’une génération pour un portrait sensible et détaillé de ces deux frères et de leur bande d’amis en proie aux mêmes questionnements. Il crée un autre chemin pour interroger ce refus des règles. S’y découvre tout-à-coup la parole poétique, l’art de la joute d’une communauté à part. La caméra saisit les pleins mais aussi les vides : ces gestes refuges qu’ils adoptent lorsque leurs mots peinent, la cigarette, une brindille cueillie et malmenée, la pierre de feu du briquet qu’ils roulent à l’envers.

Le film dévoile une facette rarement entrevue de cette révolte : le calme qui accompagne la tempête.

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L’AVIS DE TËNK
Roman et Sifredi semblent flotter entre ciel et terre, en apesanteur du conformisme social. À mi-hauteur, sur les branches d’un arbre ou en haut d’un immeuble désaffecté, ils inventent leur vie qui s’écrit au présent. En dehors du système, ils tissent leur toile, de squats en squats à l’abri du monde, rêvant pour un instant la vie d’hermite.

La caméra de Vincent Pouplard filme ces corps qui ne semblent jamais toucher le sol. Son regard ne les juge pas, il nous les montre tel qu’il les voit, jeunes hommes jouant aux vieux sages. On plane alors au son de leur rap. Le flot de parole s’écoule dans cet espace temps qui semble déconnecté du monde. Pourtant, la réalité de la justice, de la prison, du foyer n’est jamais loin.

La caméra saisit des interstices de vie à la lumière des bougies et tourne parfois comme les joints. Ils sont partout et nulle part, ils sont, essayant de vivre leurs rêves et non pas de rêver leur vie, d’être libres.

— L’équipe de programmation de Cent Soleils

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