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Louis Kolmer - Itinéraire pictural 1955-2015

Une soixantaine de peintures de Louis Kolmer, fringant octogénaire, seront exposées au Musée des Beaux-Arts de Mulhouse du 6 février au 22 mars. Un « itinéraire pictural » imprégné de l’actualité des années 50 à nos jours.

Né à Mulhouse entre deux guerres, en 1935 exactement, dans une famille de musiciens, Louis Kolmer est le seul à ne pas jouer d’un instrument mais à s’exprimer à travers les pinceaux. A 12 ans, il intègre l’école municipale de dessin, puis devient professeur d'arts plastiques à Mulhouse, puis à Paris.

Une éponge impregnée des divers courants artistiques

Pendant toutes ces années, comme une éponge, Louis Kolmer absorbe les différentes pratiques et courants artistiques, du figuratif à l'abstraction, du cubisme au dripping, « sans en avoir conscience »... « J’ai fréquenté tous les musées d’Europe, et à fond : à Madrid, à Vienne, à Florence, à Dresde…C’est essentiel quand on peint de connaître l’histoire de l’art : on ne peut pas passer à côté du retable d’Issenheim ou du Lavement des pieds du Tintoret », déclare-t-il.

Lui-même s’inscrit dans cette tradition picturale, en s’amusant à peindre des incontournables : des natures mortes, des vanités, des mythes… Au point de consacrer beaucoup d’énergie aux portraits et autoportraits dans les années 2000 : « Je voulais monter que je sais peindre, glisse l’artiste tout sourire. Le premier portrait, c’est un oncle, mort en 1968, que j’ai ressuscité à travers une toute petite photo que j’avais, parce que je l’appréciais beaucoup et je trouvais dommage qu’il disparaisse totalement ».

"J'aime la peinture du tempérament"

S’il a touché beaucoup de styles, cet admirateur de Picasso et Bacon trouve vraiment sa voix dans l’expressionisme. Il peint ses visions angoissantes de la réalité et ses visages déformés par l’horreur : accidents de voiture, exécution sommaire pendant la guerre du Vietnam, massacres commis en Syrie ces derniers mois. « On ne peut pas être indifférent à ce qu’il se passe », lâche-t-il, laconique.

Le point commun de ces tableaux, ce serait peut-être la violente émotion qu’il s’en dégage « Pour moi, le style est très important parce qu’il y a plein d’artistes qui se ressemblent et trop de peintures qui ne mettent rien en cause. C’est du beau travail, mais ça manque de personnalité. Moi, j’aime la peinture de tempérament. Il faut que je me surprenne en peignant, qu’il y ait un impact, que ça cogne… », explique-t-il.

Pour se faire, l’artiste travaille toujours la toile posée sur le sol : « Je tournicote autour, car c’est avec les formes et les couleurs que j’équilibre la surface. En la voyant à l’envers ou de côté, j’oublie le sujet pour me concentrer que l’aspect plastique. »

Une B.D en dialecte alsacien

Outre les nombreuses toiles, cette exposition dévoilera aussi les planches d'une B.D en dialecte, Jetz Hat’s Gschallt, réalisé lorsque l'Alsacien était à Paris. Pour celui qui ne parlait pas un mot de français jusqu'à ses 10 ans et qui a été « envoyé dans la France de l'intérieur » pour apprendre la langue, le dialecte a une grande importance : « C'est une langue tellement drôle et savoureuse. Dommage que les jeunes générations ne la parlent plus. »

Rencontre avec l'artiste le Di.8/02 et Di.15/03 à 15h

Renseignements

Musée des Beaux-Arts de Mulhouse 68100 Mulhouse

03 89 33 78 11

Tarifs :

Entrée libre

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