Jusqu'au 24/08/2014
Il y a un côté ludique dans l’exposition Transpositions à la Kunsthalle accrochée jusqu’au 24 août. D’abord, ces compositions abstraites, très colorées et contrastées, remplies de lignes et de formes, jouent beaucoup avec les perspectives et donc avec notre perception.
Ensuite, c’est comme si Anna Ostoya, qui s’intéresse à l’héritage des mouvements artistiques du XXe siècle (constructivisme, dadaïsme, expressionisme…), s’était amusée à revisiter l’histoire de l’art : signes calligraphiques, effets psychédéliques, perspectives surréalistes…
Elle s’est aussi inspirée de différentes techniques, faisant du dripping à la Jackson Pollock, recouvrant son corps de peinture telle une performeuse, ou photographiant son reflet dans un miroir pour un auto-portrait.
Mais la commissaire d’exposition, Martha Kirszenbaum, tient à préciser : « Ce n'est pas de la peinture, ce ne sont pas des collages, mais des compositions, qui utilisent des matériaux nobles comme la feuille d’or, quotidien comme le papier mâché, industriel comme de l’aluminium. Anna réutilise des matériaux présents dans ses précédentes œuvres comme du papier mâché, des palettes de couleurs, ou même des bouts de pantalon de travail. Il y a un aspect construction/déconstruction très fort ».
Mais le jeu ne fait que commencer. Car Anna Ostoya, influencée par l’histoire et l’architecture de cette ancienne fonderie, a décidé de se fixer des contraintes et de suivre un procédé mécanique, en transposant un carré de 20cm sur dix tableaux d’un mètre sur deux.
Ce carré se déplace de 20 cm de toiles en toiles « à la manière d’une chaîne de montage ouvrière », et change d’apparence en reprenant un motif du précédent tableau.
Autour de cette base, l’artiste a ensuite laissé libre cours à sa créativité : « D’un côté, j’avais cette contrainte. De l’autre côté, une grande liberté en dehors de ce carré. Cette confrontation entre logique et liberté m’emmenait dans de nouvelles directions. Ainsi, la perfection du carré peut virer à quelque chose de très organique », explique l'artiste.
Parfois, le carré saute aux yeux, parfois, il joue à cache-cache. Allez, un indice pour le repérer : il démarre tout à droite sur le premier tableau, et finit tout à gauche sur le dernier.
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