Le Cirque d'Hiver Bouglione : Bravo

Acrobates, jongleurs, dresseurs sont de retour sur la piste. En 2015-2016, la nouvelle génération Bouglione reprend la route d’octobre à fin juin avec son Cirque d’Hiver et pose son chapiteau en Alsace à Strasbourg pour sa 8e date puis Mulhouse pour sa 11e étape. Par Marion Riegert

Depuis plus de trois décennies, le Cirque d’Hiver n’avait pas sillonné les routes de France. « On a ça en tête depuis 25 ans. On cherche un peu à retrouver cette ambiance incroyable vécue dans notre enfance », explique Francesco Bouglione à l’initiative du projet au côté de Jospeh et Louis-Sampion Bouglione.

Le chantier a été énorme, et c’est une soixantaine de camions tout neufs qui sont partis à l’assaut d’une quarantaine de villes françaises. Le tout, encadré par une centaine de logisticiens, artistes compris. Le spectacle, intitulé «Bravo», est une véritable carte postale du cirque. « Tous les numéros sont importants et impressionnants, c’est un medley des meilleurs numéros joués à Paris dans le cirque (en dur)», glisse Anna Zedda en charge de la communication.

Un café cirque revisité

Sur scène, 20 minutes avant le début du spectacle, la vingtaine d'artistes du cirque vient à la rencontre du public. Les Saltos Dancers, Alfredo Beautour et ses fauves, Pierre Marchand au diabolo, le mât chinois d’Alla et Reydi ou encore de la jonglerie, de la cavalerie, des éléphants… Il y en a pour tous les goûts. Le fameux numéro du trapèze volant, inventé en 1859 par le Toulousain Jules Léotard, premier artiste à s’élancer dans les airs, est repris par les Flying Mendonça. Le tout, guidé par la voix d’Arta, maitresse de cérémonie de charme d’origine slave et rythmé par la musique live du Grand Orchestre du Cirque d'Hiver.

Parmi les animations proposées, le café cirque permet de déguster des plats italiens dans une caravane des années 50. Entièrement rénovée à l’ancienne, elle peut accueillir 25 personnes environ au milieu de photos d’archives et de documents anciens. Dans certaines villes, un chef est invité à revisiter un plat à la carte. En Alsace, c’est Benoit Fuchs du restaurant Gavroche à Strasbourg et Loïc Paugain du Petit Paris à Mulhouse, qui proposent leur version de la sauce des Pasta alla Bouglioni.

Parce que le cirque est une grande famille, même les bébés sont à l’honneur. Dans chaque ville, une carte bébé circus donnant un accès illimité à vie aux spectacles Bouglione, est donnée au premier né d’une maternité choisie le jour d’arrivée du cirque dans la ville.

Un peu d’histoire :

1852 : Le Cirque d’Hiver voit le jour à Paris grâce au Duc de Morny, demi-frère du prince Louis-Napoléon, qui obtient l’autorisation de construire, et à Jacques Hittorf, son architecte. Après 8 mois de travaux, le prince Louis Napoléon inaugure, le 11 décembre 1852, le cirque auquel il allait prêter son nom. Il se dessine sur 42 mètres de diamètre et compte 5 900 places.

1870 : A la chute du Seconde Empire, le Cirque Napoléon devient Cirque National pour laisser, en 1873, la place au Cirque d’Hiver.

1907 : Le 27 décembre, Pathé investit le Cirque d’Hiver, transformé en « Temple de l’Art Nouveau » : fauves et crocodiles n’existent plus que sur écran.

1923 : Le Cirque d’Hiver redevient un cirque avec l’arrivée de Gaston Deprez. Le bâtiment est entièrement restauré. Les Fratellini en deviennent les directeurs artistiques. Une piscine est construite sous la piste.

1926 : Alexandre Bouglione découvre un stock d’affiche de Buffalo Bill du Wild Wild West show de 1904. Après des années de spectacles mettant en scène des fauves, il convainc son père de les réutiliser et de créer un spectacle librement inspiré de l’épopée américaine, c’est le triomphe.

1934 : Assailli par les dettes, Desprez vend le Cirque d’Hiver aux 4 frères Bouglione, leur nom devient indissociable du Cirque d’Hiver. « La perle du Bengale », « la princesse saltimbanque », « les aventures de la princesse de Saba » sont autant de spectacles qui vont faire leur succès. Ils vont y associer des tournées nationales avec leurs chapiteaux.

Les années 1950 : Elles sont marquées par le sceau de l’internationalisation de la famille Bouglione. En 1955, les caméras d’Hollywood filment le cirque d’hiver pour le film Trapèze. En 1956, le photographe de mode Richard Avedon vient réaliser une séance avec le modèle international Dovima. La même année, la célèbre émission « La piste aux étoiles », s’installe au Cirque d’Hiver Bouglione jusqu’en 1978.

1980 : Avec ses chapiteaux, la famille Bouglione continue ses tournées sur les routes de France jusqu’au début des années 1980.

1999 : La nouvelle génération Bouglione reprend le flambeau et insuffle au cirque d’hiver un vent de renouveau.