Mulhouse a sa bière !

C'est officiel. Mulhouse a enfin sa bière : La Mulhousienne ! Lancée lors des Journées d'Octobre au Parc Expo de Mulhouse, elle a désormais pour vocation d'être distribuée dans les grandes surfaces du département, ainsi que dans les bars et restaurants des environs. Une vraie petite révolution dans l'univers des bières régionales ! Par Mike Obri

Vous l'avez peut-être remarqué : la bière de Mulhouse est fabriquée à... Saint-Louis. Allez, ne criez pas au scandale ! On vous explique. « A la suite d'une rencontre avec Jean Rottner, maire de Mulhouse, l'idée de créer une bière locale à l'occasion des Journées d'Octobre a germé. Après validation par la Ville, La Mulhousienne est enfin prête ! », dévoile avec un grand sourire Eric Wissler, patron de la Brasserie de Saint-Louis. Une brasserie toute jeune, qui n'existait pas il y a encore trois ans.

© Mike Obri Eric Wissler, patron de la Brasserie de Saint-Louis, et ses jolies Mulhousiennes !

« J'ai lancé cet établissement en 2010, alors que la dernière brasserie installée à Saint-Louis avait fermé en 1960. Cela faisait donc 50 ans que cette activité avait disparu du coin. Je trouvais cela dommage et je voulais agir. Ainsi est née la Bière de Saint-Louis... qui est maintenant rejointe par La Mulhousienne », annonce-t-il.

Une identité locale et un goût original

Le moment est fort. En ce mardi matin, Eric Wissler et ses sept employés démarrent la production de la toute nouvelle Mulhousienne. L'eau qui sert à l'élaboration du breuvage provient des zones de captage de la cité du Bollwerk et est rapatriée en fûts jusqu'à Saint-Louis. Sur place, les équipes d'Eric Wissler se chargent du reste, de la fermentation jusqu'à la mise en bouteille et à l'étiquetage. Pour La Mulhousienne, une recette tenue secrète a été spécialement élaborée. Ce qu'on sait, c'est qu'elle contient un mélange de trois houblons alsaciens ayant subis une basse fermentation et un long temps de garde.

« On laisse le temps à la fermentation de faire son oeuvre », explique Eric Wissler. « Déjà, cela permet d'obtenir une bière qui ne fait pas mal au crâne le lendemain, et surtout, d'obtenir son goût unique. L'eau de Mulhouse y est aussi pour beaucoup : elle est très pure et donne à la bière sa légèreté. Il n'y a rien d'autre que du malt d'orge, et surtout pas de maïs. C'est une belle bière, qui ne mérite pas d'être bue, mais d'être dégustée », précise notre brasseur.

"Une bière à déguster, plutôt qu'à boire"

Et sans être chauvin, après dégustation, cette bière est vraiment bonne. Elle a du retour, du goût, une certaine force en bouche. Nul besoin d'être un expert pour le sentir. « Nous n'avions pas envie de lancer une bière au goût universel, comme une Heineken, par exemple. La Mulhousienne a son identité propre. C'est la génération zapping, les gens ne sont plus tellement fidèles à une et une seule marque de bière. Ils veulent essayer de nouveaux goûts régulièrement. La Mulhousienne s'inscrit dans cette tendance du marché. »

Et quand on demande à Eric Wissler si la concurrence des bières allemandes et bas-rhinoises, ou encore la récente augmentation des taxes sur les bières lui font peur, ce dernier répond : « On veut rester petit et régional. D'ici dix ans, on boira moins, mais mieux, à l'image de ce qui est en train de se passer pour le marché du vin. Il y aura moins de bières bas de gamme. La Mulhousienne, avec son goût et son positionnement, a donc sa raison d'exister. » Alors, hop ! S'gilt !