Abstraction géométrique

Mata, peintre installé à Mulhouse depuis une quinzaine d’années, expose pour la première fois ses œuvres au Musée des Beaux-Arts à partir du 24 janvier. L’occasion de s’immerger dans son monde, fait d’abstractions géométriques à dominante noir et bleu.


Depuis qu’il est à la retraite, Mata peint à plein temps dans son atelier à Mulhouse. Comme « la peinture ne nourrit pas son homme », il a été marchand d’art, a travaillé dans l’édition d’art, a croisé la route de grands peintres comme Dali.

Mata aime parler de LA peinture, mais pas de SA peinture. « Ma peinture vous plaît ou vous plaît pas. Je peux vous en parler pendant deux heures, ça ne va pas vous convaincre. Sinon, et c’est ce que je reproche à l’art actuellement, ça veut dire que la parole créé l’émotion et non l’œuvre », confie-t-il.

Son atelier parle donc pour lui : des toiles où prédominent le noir et le bleu, parfois une touche de jaune ou de rouge, structurées par des formes géométriques. Il a par le passé expérimenté le dripping, le monochrome, mais se concentre aujourd’hui sur l’abstraction géométrique, parfois très minimaliste.

Une admiration pour Klein et Soulages

Son travail se nourrit de deux grands références : Klein et Soulages. Klein, c’est ce bleu unique au monde, l’IKB, que l’artiste avait d’ailleurs fait breveter : « J’ai travaillé deux ans pour trouver ce bleu avec cet avantage qu’il est fixé alors que le bleu de Klein n’est pas fixé et donc sous plexiglas. C’est la seule couleur que je fabrique moi-même », explique-t-il.

Soulages, c’est évidemment la passion du noir : « Je trouve que c’est une couleur magnifique, pas triste du tout, changeante en fonction de la lumière. Je suis capable de faire 20 noirs différents. Soulages m’a beaucoup influencé. C’est le premier à avoir osé faire des tableaux tout noir. Moi, j’y ne suis pas encore arrivé, j’essaye mais ce n’est pas bon… » « Pour l’instant ! », ajoute-il une étincelle dans le regard.

Car Mata est un perfectionniste qui détruit presque la moitié des tableaux qu’il réalise. « Par moment, j’ai envie d’un autodafé, de mettre tout ça dans la cour, d’y mettre de l’essence et de tout faire brûler. Beaucoup d’artistes ressentent ça, c’est pour ça qu’ils se suicident. D’ailleurs, je n’aime pas le mot artiste. Je suis un créateur, bon ou mauvais. »

Renseignements

Musée des Beaux-Arts de Mulhouse 68100 Mulhouse

03 89 33 78 11

Tarifs :

Entrée libre

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