Sélest'Art 2011 : Encore une ! Noch eine !

Soyons honnêtes, parlons peu, mais parlons bien : l'art contemporain, on ne comprend pas toujours bien ce que ça signifie ; on y va parfois à reculons. C'est pour combattre ce cliché surfait et sensibiliser les locaux que Sélest'Art a été créee dans la capitale du Centre Alsace voilà plus de 25 ans. La biennale réunit cette année 13 artistes européens aux travaux éclectiques, mais qui questionnent toujours le specta(c)teur sur la relation entre le lieu d'exposition et l'œuvre.

Sophie Kaplan, une des cinq commissaires de Sélest'Art, et également directrice du CRAC d'Altkirch commentait il y a peu : « Les artistes contemporains sont en avance sur leur temps, il est parfois difficile de les suivre si on ne laisse pas certains préjugés au vestiaire. Un artiste comme Picasso, par exemple, est entériné, digéré. Le but ici, c'est de présenter les éventuels Picasso de demain ». Du 24 septembre au 30 octobre, la ville de Sélestat vivra donc à l'heure des œuvres d'art bien dans leur temps. « Il faut cesser de s'en méfier (...) Ce rendez-vous s'adresse à tous », conclut le maire de Sélestat, Marcel Bauer.

13 lieux d'exposition différents

Ce que l'on remarque rapidement, c'est que Sélest'Art aime jouer la carte du décalage et de la variété. 13 lieux d'exposition différents ont été retenus par les commissaires artistiques, 13 endroits n'ayant pas grand-chose en commun, si ce n'est d'être situés à Sélestat. Une maison désaffectée, le hall d'une ancienne banque, une cave, des anciens logements de religieuses, la Bibliothèque Humaniste de la ville... de quoi dénoter d'avec l'espace d'exposition plus traditionnel et neutre qu'est le Frac Alsace. Les propositions des artistes seront tour à tour minimalistes, kitsch, tapageuses, menaçantes, politiques ou poétiques.

Where is Cheetah ?

Parmi les créations marquantes, citons par exemple celle de l'Espagnol Emilio Lopez-Menchero et de son dispositif sonore, placé à différents endroits de la ville, faisant retentir le cri de Tarzan tout au long de la journée. De quoi donner envie à l'habitant de saisir une liane et de partir à la chasse au lion en plein Square Ehm – bien qu'extrêmement peu de félidés aient été vus à cet endroit de la ville, cela dit.

Toujours dans un souci de faire réagir les passants, les propositions du belge Michael Dans ne devraient pas passer inaperçues : cercueils bleus disposés devant le collège Beatus Rhenanus ou encore menaces anonymes géantes placardées sur les façades de la ville assureront sans nul doute un long cortège de réactions épidermiques. Sculptures, art vivant, peintures, installations visuelles et sonores finiront de compléter cette 19ème biennale haute en émotions artistiques fortes.

Plus d'infos sur les 13 lieux et les 13 artistes sélectionnés : www.selest-art.fr