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Fer forcé

La compagnie Les Nazes à Guebwiller présente un spectacle de cirque grinçant, Fer forcé, dans un décor de bric et de broc. Un spectacle qui a déjà tourné en Amérique du Sud avant d’être présenté à l'Espace Tival et Grün cette saison.

L’association Les Nazes, fondée en 2003 par des copains du lycée Théodore Deck à Guebwiller, regroupe des artistes de différents horizons : musiciens, auteurs, acteurs et même une couturière.

Parmi eux, Pierre Marlin et Julien Munsch, formés aux arts du cirque, se lancent dans un grand projet en 2010 : monter leur premier spectacle Fer forcé et partir en tournée en Amérique du Sud.

Direction d’abord San Francisco où des amis les aident à construire un décor fait de bric et de broc, le spectacle étant basé en partie sur du détournement d’objets de récup’.

Puis, ils partent dans leur camionnette en tournée depuis le Mexique jusqu’à l’Argentine, présentant leur spectacle aussi bien dans des écoles reculées des Andes qu’au Théâtre national d’Equateur.

Associer l'art et le social

Un projet artistique mais aussi humain. Ils proposent des ateliers et des spectacles dans des quartiers parfois défavorisés, dans des pays où l’art est utilisé comme vecteur social. « En France, la partie artistique et social est très différenciée : d’un côté, les artistes, de l’autre, les animateurs. En Amérique du Sud, c’est différent : par exemple en Bolivie, quand les prix du gaz ont augmenté de 300%, des gens ont décidé de se regrouper et de se servir de l’art pour exprimer leur mécontentement face au gouvernement en créant des déambulations géantes, avec des échasses, des tambours, des costumes … Nous aussi, on aimerait partir des problèmes du quotidien pour créer des spectacles, sans être moralisateur mais pour susciter des interrogations », explique Pierre Marlin.

Deux clowns caustiques

Avec Fer Forcé, les deux artistes ont réalisé un spectacle qui parle à tous mais sans paroles : deux clowns caustiques se rencontrent, s’entendent, puis se rejettent. Ils enchainent les numéros de clown, de jonglerie, d’équilibre, de détournement d’objet, dans un univers de métal et de rouille : « On n’a pas de perruques, pas de nez rouge, pas de bonjour les enfants, mais c’est un humour qui passe très bien auprès d’eux », note Pierre Marlin.

Deux projets en cours

La compagnie a déjà deux autres projets dans les cartons. Son nouveau spectacle, Dualité à trois, sera d’ailleurs présenté en avant première dans une soirée cabaret au théâtre municipal de Guebwiller le 21 septembre. Elle souhaite aussi faire le bilan de son projet en Amérique du Sud dans un spectacle autour du théâtre, de la musique et de la danse prévu en 2014-2015.

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