Exposition de peinture

Un clin d'œil, toujours recommencé.

« Comme de la toile, j'escalade le dos des flots amoncelés que la nuit me voile. Je sens vibrer en moi toutes les passions d'un vaisseau qui souffre, le bon vent, la tempête et ses convulsions » — Baudelaire

À la Bretagne maritime, au vent qui souffle en sens contraire, car tout est permis en peinture, vous l'aurez deviné. Je peins ce qui ne dure pas, mais revient toujours : le va-et-vient des marées, les histoires laissées sur le sable, dessinées ? Bien sûr, mon expérience depuis la naissance en bord de mer pénètre la toile, je m'y trouve « je m'y retrouve ».

La peinture est un langage métaphorique, poétique. Elle raconte des histoires petites ou grandes, joyeuses ou tristes. C'est une aventure agitée, sereine aussi. Je propose ici (après « esquisse d'esquif ») une nouvelle série « Savit ar ouel uhel - hissez haut », des variations sur ce thème un peu comme en musique. Alors, peut-on y trouver une certaine sonorité ? À vous qui regardez librement de le dire, le spectateur qui regarde est libre.

Ici, c'est un bord de mer agité, les mouvements du pinceau le sont aussi, un geste libre. C'est la manière dont je vois les choses, une réflexion sur la vie, avec ses surprises, ses accidents, ses rivalités de couleurs.

Une création ne signifie pas nécessairement image de quelque chose, un miroir attrape les choses, avec l'art c'est toujours l'idée de quelque chose. Laissons place à l'imaginaire, allons chercher au-delà des apparences, c'est, me semble-t-il, l'objectif de l'art.

La liberté est véritablement au cœur de la chose artistique.

Le monde n'est pas toujours à l'endroit, pourquoi la peinture le serait-elle ? C'est de la poésie qui se voit.

« La mer est verte, la mer est grise, elle est d'azur, elle est d'argent, et de dentelles que l'air brouille en mélangeant leurs tons changeants ». — Paul Fort