Devenir kiné à Mulhouse

Marc Gross et ses élèves kinés à Mulhouse DR

L'Institut de Formation aux Métiers de la Santé de Mulhouse a inauguré à la rentrée 2010 une formation de masso-kinésithérapeute, rattachée aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Grâce à cette antenne locale, les étudiants haut-rhinois n'ont plus besoin de changer de département pour suivre leurs trois années de formation.

« La création de cette antenne de kiné à Mulhouse, c'est l'aboutissement d'un projet de plus de 20 ans », annonce fièrement Marc Gross, le coordinateur de la formation. L'administration ne facilite pas toujours la tâche. Mais depuis la rentrée 2010, ça y est, 20 étudiants peuvent enfin suivre ce cursus très spécialisé sur trois ans, tout en restant dans le Haut-Rhin. « L'objectif est aussi de fixer quelques futurs diplômés dans le département et de leur donner envie de rester en milieu hospitalier. Le souci avec les kinés, c'est qu'il y a 50% de postes vacants dans les hôpitaux. Après les études, ils ouvrent leur propre cabinet en libéral », constate Marc Gross.

Alternance entre cours et stages

Pour devenir étudiant en masso-kinésithérapie, il faut d'abord réussir ce qu'on appelle le tronc commun : une première année de médecine. 60 étudiants sont alors pris en première année kiné à Strasbourg, et 20 à Mulhouse. La première année de cours est essentiellement théorique. La charge de travail est importante, comme dans toutes les formations aux métiers de la santé. Les semaines de cours dépassent souvent allégrement les 35 heures pour un total annuel d'environ 1800 heures. La deuxième et la troisième année reposent sur l'alternance 6 semaines en classe et 6 semaines en milieu hospitalier, au contact de patients qui n'ont plus rien de virtuel, comme ce squelette qui trône au milieu de la salle de cours.

« Le métier de kiné a toujours cette image de sourcier ou de marabout car nous guérissons seulement avec les mains. On répare le moteur sans ouvrir le capot. Il faut donc continuer à prouver que ce qu'on fait est « efficient » et efficace. Il faut sans cesse travailler les techniques, comparer, tester, avoir le sens de l'observation. On travaille avec des gens qui réapprennent à marcher, qui ont perdu un membre. Ici, la philosophie est de travailler en équipe, tous ensemble et d'éviter les tâtonnements. Le fait qu'il n'y ait que 20 étudiants par promo, ça permet un suivi individuel », conclut Marc Gross, spécialiste de la question depuis plus de deux décennies.

L'Institut de Formation aux Métiers de la Santé de Mulhouse a pour projet de devenir un grand pôle de métiers de rééducation, au rayonnement inter-régional. Deux formations d'ergothérapie et de psychomotricité devraient voir le jour dans un futur proche. Une bonne nouvelle pour tous les jeunes Haut-Rhinois qui rêvent de devenir de futurs Docteur Grey...