Bienvenue à la ferme-auberge Strohberg

Il est encore temps de profiter des belles journées de septembre et de s'offrir une balade du côté du Petit Ballon, entre les reliefs de Guebwiller et ceux de Munster. A flanc de colline, du côté de Wasserbourg, vous tomberez sur la ferme-auberge Strohberg, exploitée depuis 1907 par la famille Barb. Rencontre (au sommet, forcément !) avec Michel Barb, le patriarche. Par Mike Obri

La ferme-auberge Strohberg, accrochée au Petit Ballon, culmine à 1100 mètres d'altitude. Au beau milieu des pâturages, elle offre un panorama formidable sur la vallée. Un petit chemin accessible aux voitures la relie à la petite commune de Wasserbourg. Sinon, il faudra rejoindre les lieux à pied. Ce que fait d'ailleurs l'immense majorité de la clientèle de la famille Barb. « On ne travaille pas avec les bus, ça ne nous intéresse pas. De toute façon, ils auraient du mal à venir jusqu'ici. On a une clientèle de marcheurs. Pas mal d'habitués, et en juillet-août, des vacanciers en promenade », explique tranquillement Michel Barb, à la tête de la ferme-auberge, alors qu'un groupe de randonneurs s'attable en terrasse en quête d'une petite mousse bien fraîche. La ferme était exploitée par le grand-père et le père de Michel. « Je suis né là-dedans, reprendre l'activité, c'était l'évidence, il n'y avait aucune question à se poser ! »

Une activité familiale et des repas de qualité

Dans les années 60, c'est l'essor des fermes-auberges dans les reliefs. L'activité pastorale demeure, mais l'accueil des visiteurs et des touristes prend alors bien plus d'ampleur. « Il y a cinq fermes-auberges dans les alentours, et chacun développe un peu sa propre spécialité. Chez nous, c'est la pierrade aux trois viandes les vendredis et samedis soirs. Les promeneurs vont un coup chez l'un, un coup chez l'autre, mais vous savez, quand vous faites de la bonne cuisine, que votre tourte à la viande a ce bon petit goût, les gens reviennent tout seul », sourit Michel Barb.

Les petites mousses du groupe de randonneurs sont servies. « C'est une activité familiale. Mon père m'a transmis ce patrimoine, cette histoire. Il a 80 ans mais nous donne encore des coups de main pour la fabrication des Munster, il va dans la cave, les sale, les retourne... Ma fille nous aide un peu en été, mon fils s'occupe des vaches, et ma femme Sabine fait la cuisine ! » Un délicieux fumet s'échappe alors des fourneaux. Sabine vient de vérifier si ses tourtes cuisent bien pour ce midi. On dirait bien que oui. Les promeneurs vont se régaler.

Du (vraiment) fait maison !

Récemment, le gouvernement a lancé un nouveau label pour les restaurateurs : le label Fait Maison. Ce qui doit bien faire rigoler la famille Barb, qui n'a toujours fait que ça. « J'élève une dizaine de cochons pour en faire de la charcuterie, du lard, du jambon cru, du rôti de porc ou de la viande pour les tourtes... Il en va de même pour nos vaches, et du lait qu'elles produisent. On sait d'où elles viennent et ce qu'elles mangent, c'est les nôtres ! », s'amuse-t-il. « C'est vrai, les gens nous parlent plus qu'avant de cette fameuse traçabilité. Ils veulent savoir ce qu'ils ont dans l'assiette. Au final, tout le monde est gagnant : nous, on valorise au mieux nos produits grâce à la filière courte et les clients bénéficient de cette qualité. » Munster frais, Siesskass au kirsch, tourte à la viande du jour préparée à la main par Sabine... Que vous optiez pour le traditionnel Menu Marcaire (potage, tourte et salade, viande fumée, roïgabrageldis et dessert) ou pour un bon Munster coiffé, vous êtes sûr de manger des bons produits... qui ne viennent vraiment pas de très loin - du pré juste en face de la terrasse de l'auberge, à vrai dire. Le cadre est chouette et rustique, l'ambiance montagnarde : du dépaysement à une demie-heure de la ville. Alors. Elle est pas belle, la vie ?