Du gin artisanal "de haut vol" : distillerie La Grange, la destination qualité

Saviez-vous que l'un des plus beaux gins artisanaux était produit dans une petite grange discrète, en plein coeur du village de Sainte-Croix-en-Plaine, au sud de Colmar ? La distillerie La Grange, c'est le bébé de Florian Gill, un passionné de gin qui était, à l'origine, destiné à une carrière de... pilote de ligne ! Une histoire de fou.

Mesdames, Messieurs, bienvenue à bord de... La Grange. Beau temps prévu sur tout le trajet, sans turbulences. Le décollage est imminent. L'histoire est dingue. Florian Gill, après une dizaine d'années à exercer le métier de moniteur de ski dans les Alpes, estime qu'il est temps pour lui de passer à autre chose. Ce qu'il rêve de faire ? Devenir pilote dans l'aviation ! Il prend des cours à l'école de pilotage de l'aéroport de Strasbourg. On lui demande alors de faire un petit bilan de santé.

« Simple formalité, me dis-je, je suis en pleine forme ! Et là, j'apprends que je suis daltonien », se remémore Florian, installé derrière le comptoir de la mignonne petite boutique attenante à la distillerie. Daltonien ! Impossible de devenir pilote professionnel si vous vous plantez dans les couleurs. Le rêve de l'Alsacien part en fumée. Coriace, il rebondit immédiatement : « Je distillais tous les ans avec mon papy et le tonton bouilleur de cru. Les bons alcools artisanaux, j'ai toujours adoré ça ! Alors... » Il retape la grange familiale et la transforme en distillerie artisanale, où il fait tout, seul, avec les conseils de son copain du village, Vivien Remond... lui-même co-créateur de la (désormais très réputée) Brasserie Sainte-Cru à Colmar.

... ça plane (mdr) pour Florian

« Il faut savoir qu'à l'origine, le gin est consommé comme un remède, partout en Europe. La baie de genièvre facilite la digestion. Dans la nature, les animaux en consomment instinctivement. Au XVIIIème, les Anglais ont popularisé le gin, mais il en existait partout, en Italie, en Espagne... Quand je me suis lancé en 2018, on me disait : tu sais, le gin en France, ça ne se vend pas trop... On a surtout arrêté d'en boire car il n'y avait plus que du gin industriel. On redécouvre enfin le gin artisanal depuis quelques années, avec la patte de chaque petite distillerie qui en produit », précise avec enthousiasme Florian. « Je propose un gin plus fort en alcool, à 47° : la palette aromatique est ainsi plus généreuse mais aussi bien plus précise ! »

Florian Gill vérifie son dernier batch de gin © Mike Obri Florian Gill vérifie son dernier batch de gin

Florian produit désormais trois gins différents, dont le prestigieux Super Broussard - du nom d'un avion de légende, pour coller à sa thématique fétiche. Il développe sa gamme avec un pastis artisanal, une liqueur de plantes élaborée avec un pharmacien, et bientôt... un whisky, dont le tout premier batch vient d'achever ses trois années réglementaires d'élevage en fût. La distillerie écoule environ 200 litres de gin chaque mois. Après dégustation, on avoue qu'on n'a jamais goûté un gin aussi riche en arômes, c'en est presque déconcertant, tant on sent chaque plante. Les fans d'amers en auront pour leur grade.

De nombreux professionnels (cavistes, restaurants étoilés...) font confiance à Florian, qui vient même de trouver un distributeur national. Il va donc falloir s'agrandir ! Et pourquoi pas ouvrir une boutique du côté d'Eguisheim, pour avoir davantage de passage. Le bon plan : participez à ses ateliers "fabriquez vous-même votre propre gin", à réserver sur le site web de La Grange. Vraiment cool.  Mike Obri

Deux jolis gin de la Grange © DR Deux jolis gin de la Grange

Mais... ?! Comment fait-on du gin ?!

Longtemps relégué au second plan derrière les whiskies et les vodkas, le gin revient à la mode en France depuis quelques années. Pour le gin élaboré à La Grange, Florian concocte un habile mélange de baies de genièvre et d'une vingtaine d'autres plantes et d'épices bio (thym, coriandre, clou de girofle, racine d'Angélique, lavande, orange, poivre timut, etc...)

On utilise alors de l'alcool pur à 96°, que l'on coupe pour moitié avec de l'eau. Les végétaux y macèrent 24 heures. L'équilibre du breuvage arrive lors de la distillation, « sorte d'extraction des arômes, pour faire simple », précise Florian Gill. Le distillat est ensuite vieilli un mois en cuve inox avant d'être embouteillé. Un batch de gin est distillé en trois heures environ.

Boutique en ligne : distillerielagrange.com

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