Je dois dire déjà que je ne connaissais pas Chout quand Bertrand d'At (directeur du ballet de l'Opéra national du Rhin) m'a fait la proposition. Il m'a laissé le choix entre Le Renard de Stravinsky qui ne m'inspirait pas tellement parce que je le trouve déjà très contemporain et Chout de Prokofiev qui montre qu'au fond de mon âme je ne suis peut-être pas si contemporaine que ça (rires) (Virginia a travaillé pour de grandes chorégraphes contemporaines comme Pina Bausch, Susanne Licke ou Blanca Li). La danse n'est pas juste des lignes et des gestes pour moi, mais elle est davantage liée à une émotion. La musique de Prokofiev procure justement beaucoup d'émotions, ce sont des moments qui nous emportent, avec des atmosphères qui changent très rapidement. C'est d'ailleurs la grande difficulté : on a à peine le temps d'installer une ambiance qu'on passe déjà à autre chose...
Je ne me suis pas tenue au livret puisque j'ai choisi des extraits, ceux qui me plaisaient le plus, en gardant des passages lents et rapides, pour que cela reste homogène. Je me suis inspirée très librement de la musique, par exemple la flûte avec sa tonalité aigüe m'évoquait une femme pour incarner le personnage du bouffon, cet électron libre dans la société, qui fait ses propres lois... De temps en temps, il y a quelqu'un qui sort du groupe, qui va exprimer sa personnalité, avant de rentrer dans le rang. Et puis il y a ce personnage à part qui vient de l'extérieur et qui se pose en spectateur... C'est un thème qui m'accompagne depuis longtemps : comment exprimer son individualité, sa personnalité, tout en restant dans les rails de la société ?
Oui, j'ai par exemple beaucoup travaillé sur les portées, mais ce sont ici les femmes qui portent les hommes, car je trouve ça plus près de la réalité (rires). Mais il y a aussi les femmes qui sont manipulées par les hommes, qui s'accrochent à eux et que les hommes vont porter comme des poupées inanimées. Ce sont des tableaux qui montrent l'harmonie ou la lutte, des tranches de vie où chacun essaye d'avancer mais il y a toujours un truc qui cloche. Et ces tentatives qui échouent, par petites touches d'humour, peuvent prêter à sourire...
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