Dans le studio B du Ballet de l'Opéra national du Rhin à Mulhouse, Michel Kelemenis répète avec quatre danseurs Le baiser de la fée de Stravinsky. Ce sont encore les premières esquisses du ballet, mais le chorégraphe a déjà certaines idées en tête : « La relation dure avec la musique doit disparaître, sans enlever la dynamique mais en amenant de la douceur », explique-t-il. Et les remarques fusent : « Ne fais pas des figures de danses classiques », « Trouvez-moi de la rondeur là-dedans », « Essaye de le faire avec plus de délicatesse »...
© Nis&For
Michel Kelemenis en répétition avec ses danseurs
Michel Kelemenis adapte une œuvre méconnue de Stravinsky, inspiré du conte La reine des neiges d'Andersen et qui rend hommage à l'inspiration mélodique de Tchaïkovski. « Cela me permet de découvrir une œuvre complexe à traiter mais qui est très belle. La difficulté tient à la nature musicale de l'œuvre très segmentée qui alterne par exemple les scènes de genre de Stravinsky et les élans romantiques de Tchaïkovski. Il est difficile de trouver une forme d'indépendance, pour ne pas que la danse écrase la musique et inversement », explique le chorégraphe.
Pour ce ballet, Michel Kelemenis a décidé de faire de la narration la meilleure alliée de la danse : « Le titre Le baiser de la fée induit une attente narrative de la part du spectateur : qui est cette fée ? Quel est ce baiser ? J'ai donc dû résumer l'histoire et forcer le trait pour rendre cette histoire que personne connaît plus explicite. » Le récit se résume comme suit : Gerda et Kay, deux enfants qui se lient d'amitié, sont séparés par les aléas de la vie, mais se retrouvent à l'âge adulte où l'amitié cède la place à l'amour.
Et comme Michel Kelemenis fait intervenir un Cupidon des temps modernes, qui estime qu'il faut avoir un peu vécu, avoir un peu mûri, avant de s'aimer, Gerda et Kay vont fréquenter des lieux de vie (voire de débauche) : un bar, un coin de rue, une maison close et un night club, qui seront matérialisés sur scène par des cloisons transparentes et mobiles. Un travail sur la narration que Michel Kelemenis, peu habitué du genre, juge « rigolo et intéressant ». « La danse est faite de gestes et de mouvements, d'abstraction et de figuration. J'essaye de trouver des éléments qui s'apparentent à du dessin animé, des gestes presque enfantins, qui vont rendre lisibles l'enjeu d'une séquence. Et je peux le faire très librement à travers la danse. »
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