Je vais à un cours de poterie

Pas facile de trouver une activité manuelle pour les plus petits ? Essayez le Créa à Kingersheim. Il propose un atelier de poterie pour les 3-6 ans.

Il n’y a pas d’âge pour apprendre et on commence dès 3 ans à l’atelier de poterie d’Annick Schmidt au Créa. Mais, n’est-ce pas un petit peu tôt ? « Non, les enfants à cet âge n’ont pas le souci du regard de l’autre, donc ils font des choses très spontanées, très vivantes », déclare l’intervenante. Chaque mercredi, les enfants planchent sur un nouveau thème : des animaux, des maisons, des pizzas, des tirelires, des personnages, des masques… Et puis, ils marquent les grands événements de l’année : carnaval, Pâques, Fête des mères, Noël…

© Sandrine Bavard Karim réalise un cerisier dans le cours de poterie au Créa à KIngersheim

Aujourd’hui, ils vont créer un arbre. Après avoir enfilé leur tablier, ils s’installent devant leur planche de travail et commencent à modeler la terre. Les consignes sont simples : « Roulez une grosse saucisse pour faire le tronc de l’arbre ! », « Pour le reste de l’arbre, prenez un bout de terre et tapez dessus pour aplatir. Prenez ensuite le rouleau et appuyez comme pour faire une pizza ! » A ce stade de l’année, les enfants ont déjà appris quelques techniques : faire une boule creuse, une plaque, coller des éléments grâce à la barbotine (mélange de terre et d’eau), tailler et découper au couteau… mais il est toujours bon de rappeler les bases. « Mets de la barbotine, sinon tout va s’effondrer à la cuisson ! », « Quand tu ne travailles pas avec ton ongle, ça se décolle ! »

Un objet à ramener à la maison

C’est que la poterie, quand c’est mal fait, ça ne pardonne pas : « On les prévient que cela peut casser : si les consignes n’ont pas été respectées, cela peut exploser à la cuisson. Ca fait partie de l’apprentissage », explique Annick Schmidt. Or, le but du jeu, c’est de ramener ses créations à la maison : « Avec les petits, il faut que l’objet soit instantané. Ils ont du mal à faire un travail au long cours et à comprendre que c’est long à fabriquer, ils croient que c’est comme de la pâte à modeler et ils veulent emporter l’objet toute de suite à la maison », poursuit l’intervenante. Mais il faut encore laisser sécher la pièce, mettre la couleur, mettre l’émail qui apporte ce brillant et faire cuire deux fois.

Chacun avance à son rythme, Karim, 4 ans, en a fini avec son cerisier quand son petit frère, 3 ans à peine, a créé un arbre d’une espèce inconnue même par les botanistes les plus chevronnés. Ce genre d’atelier peut même susciter de vraies vocations. « J’ai connu des gamins qui sont venus à l’âge de 3 ans et qui sont restés jusqu’à l’âge de 18 ans, il y en a même qui continuent dans le cours des adultes et qui font les Beaux-Arts », témoigne Annick Schmidt.