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Tuba : tester des projets pour la ville de demain

Mulhouse se rêve en smart city, ville intelligente. Et elle a un nouvel outil pour ça, le Tuba, un laboratoire participatif des solutions urbaines, qui a démarré son activité en janvier dernier.

En visitant les locaux du Tuba, on pourrait se croire dans une start-up : espaces ouverts et modulaires, le patron qui a son bureau à côté du stagiaire, avec un bar et un espace lounge au centre des locaux.

Tanguy Selon, directeur du Tuba, laboratoire participatif des solutions urbaines © Sandrine Bavard Tanguy Selon, directeur du Tuba, laboratoire participatif des solutions urbaines

Pourtant, le lieu est né d’une volonté municipale, celle de Jean Rottner, ancien maire de Mulhouse, qui a engagé une stratégie de Smart City pour Mulhouse qu’il souhaite transformer en « ville des intelligences ». « Mulhouse n’est pas une ville très riche. Si demain, on veut développer des services pour que la ville soit plus agréable à vivre, on a moins le droit de se tromper qu’ailleurs. Il était donc intéressant d’avoir un lieu pour expérimenter des idées avant de les déployer à grande échelle », souligne Tanguy Selo, directeur du Tuba et chargé de l’innovation numérique à Mulhouse depuis trois ans.

Un lieu pour l’innovation ouverte

Le Tuba est ainsi un lieu d’expérimentation pour la ville de demain, une ville connectée qui utiliserait les nouvelles technologies pour améliorer la vie des habitants mais aussi la gestion de la ville : améliorer l’éclairage public, réduire les déchets, faciliter l’utilisation des transports en commun, valoriser les circuits courts…

Et ce, selon les principes de l’innovation ouverte et de l’intelligence collective qui reposent avant tout sur la collaboration : « Très concrètement, quand on est un organisme, public ou privé, on ne peut plus développer de nouveaux produits ou services sans observer et ausculter les besoins du client en face. Ça paraît bête mais beaucoup de produits sont encore créés sans connaître vraiment les besoins des clients et on voit souvent la différence entre ce que l’entreprise produit et ce que les gens ont envie d’acheter », remarque Tanguy Selo.


Tout l’intérêt du lieu est donc de convier des usagers, des consommateurs, des citoyens à des « ateliers de co-construction » par petits groupes de 12 à 15 personnes : « C’est du bon sens : on observe les gens pour comprendre ce dont ils ont besoin. On utilise différents outils : legos, dessins, mises en situation pour mettre les gens à l’aise et qu’ils aient envie de s’exprimer. En trois quart d’heure, on peut déjà faire avancer des idées et commencer à les structurer. Cela permet même d’avoir des réponses à des questions que l’on n’a pas posées », vante Tanguy Selo. On passe ensuite au concret avec la fabrication de maquettes ou de prototypes, et l’expérimentation du projet à l’échelle 1.

Du vélo à l’agriculture

Puisque le Tuba expérimente de nouvelles solutions urbaines, on y retrouve bien sûr les collectivités (Mulhouse et m2A), les grands acteurs de l’économie et de la formation (Innov Campus, CCI, Alsace digitale, UHA...) mais aussi des grands industriels (EDF, Enedis, GRDF, La Poste, Veolia, Soléa Transdev…), convaincus par les vertus de ce qu’on appelle l’intelligence collective.

« L’intelligence collective, c’est être en capacité d’évoquer un même sujet avec des gens différents qui n’auront pas la même vision que moi du produit parce qu’ils n’ont pas le même parcours, pas la même expérience, et de partager les bonnes pratiques dans un écosystème ou même avec mon concurrent, pour être certain que le service que l’on crée serve au plus grand nombre », explique Tanguy Selo.

N’importe qui peut déposer un projet : étudiant, particulier, start up, entreprises, associations… « Tout projet est bon à écouter mais on sélectionne les projets auxquels on peut apporter une valeur ajoutée. On ne fait pas à la place de nos membres fondateurs : s’il y a un projet numérique, il ira chez Innov Campus, s’il relève de l’économie sociale et solidaire, il ira chez Alsace Active… », précise Tanguy Selo.

Pour sa première année d’exercice, le Tuba planche sur quatre projets : un nouveau plan vélo dans Mulhouse et son agglomération, la rénovation économique et urbaine du quartier Briand à Mulhouse, ou encore le développement des compteurs intelligents type Linky ou Gazpar, bien conscient que cela nécessite un peu de pédagogie : « Notre objectif est aussi de sensibiliser les gens qui vivent Mulhouse, qui y habitent ou y travaillent, à des approches qui leur sont peu familières, comme la problématique des données personnelles », souligne le directeur.

Prochain dossier sur la table : le Plan alimentaire territorial de m2A pour inventer l’agriculture du futur. Une grande réunion est organisée à Motoco le 13 novembre, Soyons Food : « Il y a déjà des idées portées par des agriculteurs, restaurateurs, commerçants. Mais on pense que sur un sujet comme ça, on peut avoir pas mal d’idées intéressantes venant de citoyens », souligne Tanguy Selo.

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