Raw

Sandrine, Ashley, Dafne et Sonia vibrent au rythme du hip-hop. Elles le dansent avec passion et elles le racontent avec la même intensité. Leur spectacle, conçu comme un tête-à-tête avec le public, oscille entre la battle improvisée et le stand-up. Il lève le voile sur cette culture bien trop souvent réduite à une danse de rue.

© © Estelle Chaigne Raw

Tout commence en musique jusqu’au moment où les spectateur.rices sont invité.es à tirer au sort le déroulé de cette pièce. Dans une mise en scène où le texte s’allie à la chorégraphie, lui répond ou fusionne avec elle, quatre artistes révèlent tour à tour leur parcours. Toutes relatent le hip-hop dans toute sa complexité : ses codes, sa violence, mais aussi sa sororité et sa beauté. À cœur ouvert, elles partagent leurs luttes, leurs leçons et leurs espoirs.

À la fois joyeuses et revendicatrices, elles s’émerveillent de cet espace d’expression qui leur est offert. Elles rappent, elles dansent, elles performent. Breaking, popping, locking, krump, elles naviguent entre les différents styles avec une virtuosité saisissante.

À travers leurs portraits, elles déconstruisent les clichés qui collent encore au hip-hop. Freestyle toujours ! Par souci d’authenticité, et parce que le son est une grâce qui fait vibrer les corps. Emportées par le tempo, elles enflamment la scène avant de convier petit·es et grand·es à les rejoindre sur scène pour un DJ set final.

Si le parcours de Sandrine Lescourant, aussi connue sous le nom de Mufasa, est enrichi d’un enseignement selon des principes très codifiés (danse classique, danse contemporaine, danse africaine traditionnelle), elle n’en reste pas moins autodidacte dans l’âme. Elle développe un style ancré dans les valeurs hip-hop, une danse de résistance sur la scène underground, tout en collaborant au plateau avec plusieurs chorégraphes de la scène contemporaine dont Amala Dianor, Thierry Surace, Pierre Rigal, Sébastien Lefrançois, Anthony Egéa.

Sandrine Lescourant fonde la Compagnie Kilaï en 2014 avec le projet de tisser des liens, questionner l’individu dans son rapport au monde et créer des passerelles entre les artistes et les publics. De 2016 à 2019, elle travaille alors un triptyque sur le thème des relations humaines : Parasite sur nos différence, précède Icône sur nos influences, puis Acoustique sur la force du collectif. En 2020, elle présente RAW. 

Sa démarche s’inscrit dans une recherche poussée du mouvement, explorant les liens sociaux et la représentation de ces derniers au travers du corps et jusqu’à la voix. Son art se joue des codes et s’inspire de ce que nous avons d’intime. Engagement physique d’une haute intensité, imaginaire singulier porté sur le sens et le sensible, le travail de sa compagnie se veut être un mouvement vers plus de tolérance.