Simone Kappeler - Fleur

Simone Kappeler, artiste suisse, expose son amour de la nature dans la galerie de la Filature, à travers une centaine de photos, principalement prises depuis les années 90 jusqu’à aujourd’hui. Des plantes comme vous les avez rarement vues !

A 11 ans, Simone Kappeler recevait en cadeau un Kodak Brownie, un appareil photo bon marché et très populaire, qui décida immédiatement de sa vocation de photographe. « Comme j’aimais beaucoup les animaux, j’allais les photographier au zoo », se rappelle-t-elle.

Son amour de la nature est toujours présent, mais il s’exprime à travers les végétaux dans cette exposition appelée « Fleur », un titre un peu réducteur dans la mesure où l’on peut voir des plantes, des arbres, des paysages, son jardin et même l’intérieur de sa maison.

Portraits de poiriers

Dès l’entrée, c’est une belle série de poiriers en noir et blanc, initiée en 2012 jusqu’à aujourd’hui, qui occupe tout un pan de mur. Elle a photographié des arbres isolés, vivants ou morts, plusieurs fois centenaires pour certains, près du lac de Constance, pour dévoiler au mieux la forme de l’arbre. On a l'impression qu'elle les photographie comme des personnes, avec un regard bienveillant. Ce que confirme l'artiste : « Je voulais les photographier comme un portrait : montrer leurs caractéristiques, leurs différences. Je les regarde depuis longtemps, depuis que je suis enfant, et j’aime ces arbres.»

On passe un peu plus loin à une photo de famille en quelque sorte, un même groupe d’arbres photographié comme dans un panoramique, sauf que l’artiste s’est déplacée de quelques mètres à chaque fois : « J’ai utilisé la grande chambre pour avoir beaucoup de lumière et éviter les ombres, toujours en noir et blanc. J’ai des problèmes avec les ciels bleus et les couleurs des plantes. J’aime ça dans la nature, pas dans la photo ! En noir et blanc, je trouve qu’on voit beaucoup mieux les détails. »

Des expérimentations techniques

Le travail de Simone Kappeler est tout en variation, tant elle aime jouer avec le matériel photographique, passant du Leica au Polaroid ou au jouet en plastique, et tant elle aime expérimenter les techniques, travaillant à la chambre ou avec des filtres.

Elle a même utilisé un appareil de mammographie pour passer des plantes aux rayons X : « J’ai vu dans un musée des photos de coquillages aux rayons X dont on voyait seulement la forme. Je me suis dit que ce serait plus intéressant de le faire avec des plantes qui sont tellement plus fines. Ce qui m’intéresse, c’est de faire voir une plante de différentes façons, même une simple tulipe. Je peux photographier toujours les mêmes choses sans me lasser, parce qu’on obtient des résultats très différents selon les techniques. Cela me fascine ! ».

Dans le même esprit, elle a réalisé des cyanotypes qui par le petit jeu d’une réaction chimique sur le papier dévoile des plantes blanches sur un fond bleu cyan, plus ou moins foncé selon le temps d’exposition au soleil.

Elle a aussi photographié des paons albinos avec des films infrarouges qui effacent quasiment l’animal de l’image : « Il ne faisait pas beau ce jour-là donc le contraste est minimal. Au début, j’étais déçue en voyant les tirages. Ensuite, j’ai trouvé ça formidable : c’est comme des fantômes ! »Nombre de ses photos ont d’ailleurs un côté énigmatique, parfois étrange et presque surnaturel.

A noter :

Vernissage le mardi 14 mars 19h en présence de l’artiste.

Visite guidée « club sandwich » le jeudi 16 mars 12h30 le temps de la pause déjeuner (pique-nique tiré du sac) entrée libre, réservation conseillée au 03 89 36 28 28.
Parcours en bus au départ du Bas-Rhin le dimanche 19 mars dans le cadre du week-end d’art contemporain plus d’infos et réservations sur www.versantest.org