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Prendre le temps

Sept artistes de la scène contemporaine et de la grande région rhénane confrontent leurs oeuvres et leur itinéraire de 1970 à aujourd'hui, à la Fondation Fernet-Branca.

Robert Cahen, Mulhousien pionner de l’art vidéo en France, échange sur l’art depuis plus de deux ans avec des artistes de la région : Daniel Dyminski, Bernard Latuner, Denis Ansel, Joseph Bey, Guido Nussbaum et Germain Roez. L’idée lui est donc venue de monter une exposition commune pour montrer comment chacun s’était inscrit dans son époque et comment chacun avait suivi sa propre trajectoire. « Cette exposition brasse l’histoire de l’art, l’histoire avec un grand H, et l’histoire personnelle de chacun », résume Pierre-Jean Sugier, directeur de la Fondation Fernet-Branca.

La réflexion politique de Bernard Latuner

On y découvre un Bernard Latuner toujours en prise avec le monde, depuis sa série sur les « Herbages », quasi métalliques, en pleine guerre du Vietnam jusqu’à sa série sur les péplums initiés après le début de la guerre d’Irak en 2003. « Je me suis rendu compte qu’Hollywood a fait beaucoup de péplum dans les années 80, puis 2000. Pour moi, ces images anciennes et antiques servent de publicité subliminale pour l’action contemporaine : la guerre en Irak. Avec cette série, j’ai mené une réflexion sur l’empire, le pouvoir, et sur cette notion clé qui est : du pain et des jeux », explique-t-il devant sa ville antique et miniature, reconstituée à partir d’emballages de téléviseur.

La quête mystique de Joseph Bey

On y croise un Joseph Bey, guidée par la même obsession : le mystère de la vie, de l’univers, et de ce qui se passe après dans l’au-delà : « C’est ma quête depuis 40 ans : ouvrir des portes qui nous emmène vers un ailleurs, toujours aller de l’avant malgré les désastres dans le monde. Je travaille beaucoup en clair/obscur, mais dans mes gris et noirs, il y a toujours des taches blanches ou de couleurs : la moindre parcelle de lumière est importante parce qu’elle est source de vie. C’est comme la nuit quand on regarde les étoiles », souligne-t-il.

"L'image peinte nous construit"

D’autres ont pris toutes sortes de directions, à l’image de Denis Ansel qui a expérimenté à tout va : paysages figuratifs, paysages « mentaux » basés sur les affects, puzzles d’images et de mots de l’ordre du non-sens… Avec néanmoins, un questionnement récurrent sur l’image : « Dans les années 90, l’Europe se vautrait dans les images et j’en faisais la critique, parce que l’image peinte nous construit, alors que l’image de consommation nous abîme. Ensuite, j’ai trouvé la paix dans un tableau où j’enlevais un morceau, dans la non-image. Les spectateurs ont toujours tendance à vouloir combler le vide, alors que peindre, c’est supporter qu’il n’y ait rien. C’est une grande leçon de vie », déclare-t-il.

Des autoportraits facétieux de Guido Nussbaum aux abstractions de Germain Roez, des distorsions d’images de Robert Cahen à la peinture satirique de Daniel Dyminski, il y a mille choses à découvrir et redécouvrir dans cette exposition foisonnante.

Commissaire associée aux artistes de l’exposition : Fleur Chevalier.

A noter, visites guidées à 15h :
avec Germain Roesz, Denis Ansel et Joseph Bey le Di.7/12,
avec Robert Cahen, Denis Ansel et Joseph Bey le Me.17/12,
avec Daniel Dyminski et Joseph Bey le Di.1/2 et Di.1/3,
avec Denis Ansel et Guido Nussbaum le Me.4/3.

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