Danser Bach au XXIe siècle

Le ballet de l’Opéra national du Rhin a beau être tourné vers l’avenir, il n’en oublie pas pour autant ses classiques. Trois chorégraphes français puisent ainsi dans le répertoire de Bach pour signer des chorégraphies contemporaines.

Depuis son arrivée à la tête du ballet de l’Opéra national du Rhin, Bruno Bouché se pose une question : qu’est-ce qu’un ballet au XIXe siècle ? Il a donc instauré un cycle Musique et Danse où la danse contemporaine s’empare du répertoire classique, avec pour commencer les œuvres du grand Jean-Sébastien Bach qui ont inspiré bon nombre de chorégraphes.

Bruno Bouché fera lui-même son entrée au répertoire avec « Bless-ainsi soit-IL » qui s’inspire d’un épisode de la Bible, la Lutte de Jacob avec l’Ange, sur une musique qui n’est pas tout à fait celle de Bach, mais une transcription de Ferruccio Busoni qui a troqué le violon pour le piano pour adapter la Chaconne de Bach dans un esprit plus romantique.

Deux nouvelles créations

Le ballet accueille aussi deux autres chorégraphes français qui présenteront chacun une toute nouvelle création. Thusnelda Mercy, qui a grandi avec la danse de Pina Bausch grâce à ses deux parents qui officiait au sein du Tanztheater Wuppertal, présentera « Partita » qui signifie partager en italien.

Et qu’elle met en application puisqu’elle collabore avec le compositeur roumain Alexandru Catona pour revisiter Bach et a demandé aux interprètes de mettre une touche personnelle dans cette création, portée « par le flot d’informations quotidiennes avec ses images cruelles et manipulées ».

Martin Chaix a lui choisi une musique très personnelle : le Concerto en ré mineur de Bach, le premier ballet qu’il a dansé à l’Ecole de danse de l’Opéra national de Paris. Il puise ainsi dans ses souvenirs pour signer un ballet abstrait, « Tribulations » qui renvoie à un voyage initiatique - et parfois chaotique - pour accomplir ses rêves. « Ce terme, quelque peu négatif, cristallise, d’une certaine manière, tout un ensemble d’événements et de symboles de sa vie personnelle, mais aussi du climat ambiant qui règne dans notre sociéte contemporaine », déclare-t-il dans sa note d’intention.

La scénographie de cette soirée a elle été confiée à Matias Tripodi qui a conçu une forme géométrique modulable pour faire le lien entre les différentes propositions de la soirée.