Histoires drôles pour les couples

Depuis qu’Ève a roulé Adam dans la farine en lui faisant croquer la pomme, le couple et ses conflits à répétition sont une source d’inspiration pour les auteurs de tous poils. Sylvie Raboutet et Guy Montagné font profiter le public de leur expérience amoureuse en caricaturant le couple dans tous ses états avec des histoires drôles inédites racontées à deux.

C’est lui qui souffle le plus fort, depuis près de 40 ans, sur le royaume de l’histoire drôle. Il revient en Alsace accompagné de sa compagne Sylvie Raboutet, avec le spectacle « Histoires Drôles pour les Couples ». Rencontre avec les intéressés. Propos recueillis par Mike Obri

Guy et Sylvie, un spectacle entièrement composé d’histoires drôles, c’était un cheminement logique ? Pas trop dur de bosser entre conjoints ?

Guy : Sylvie est mon double féminin, un clown habile avec les grimaces. La poitrine et des cheveux en plus ! Les histoires drôles ont fait mes grandes heures, maintenant ça fera nos grandes heures à tous les deux ! On aime travailler ensemble, on ne se lâche plus depuis neuf ans. Pourtant, on a deux caractères pas faciles ! C’est comme une thérapie de couple.

Sylvie : C’est un plaisir et un honneur de faire rire les gens. Avant ma rencontre avec Guy en 2003, je faisais beaucoup de théâtre classique. Mais enfant, j’adorais monter sur la table et raconter les sketches de Magdane ou Raynaud à la famille. Faire rire les gens, c’est un rêve de gosse. Quand on est actrice dramatique, on te dit « quelle puissance, quelle intériorité ! », c’est valorisant, mais faire rire toute une assistance, être proche des gens, c’est un plaisir encore plus grand, vraiment.

A l’époque du stand-up, faire de l’histoire drôle pure et dure peut sembler presque anachronique, vous vous considérez comme un des derniers artisans de la blague ?

Guy : L’histoire drôle, c’est une tradition orale ancienne, c’est populaire. Je me suis toujours dit que la mode n’allait pas me faire vivre, parce que la mode est la seule chose qui se démode. J’ai un peu peur pour les jeunes humoristes d’aujourd’hui, qui arrivent à la télé et s’y font juger. Ce sont des kleenex audiovisuels. On les met sous la lumière, mais et après ? Nous, on apporte un grand soin au travail du texte, et on livre le meilleur aux gens sur scène. Le jour où on ne me demandera plus de faire Raoul le Dégueulasse, je serais bien ennuyé.

Sylvie : Je dis souvent à Guy qu’il peut être fier de cette reconnaissance populaire. Souvent, les gens l’arrêtent et lui mettent une tape dans le dos en rigolant, comme à un copain qu’ils connaissent depuis longtemps. C’est précieux et touchant. Forcément, il essuie un léger mépris du monde professionnel, mais ça ne fait rien : on continue de faire ce qu'on aime tant que les gens en redemandent.

C’est la troisième fois que vous passez à Wittelsheim, c’est un peu votre fief alsacien !

Guy : On peut dire ça, oui ! Nous sommes nos propres producteurs. Et on peut choisir de jouer aux endroits qu’on aime, et Wittelsheim en fait partie. On s’y sent en famille. On y a toujours été très bien accueillis, et après le spectacle, on a droit à notre Baeckehoffe... Je suis content de retourner en Alsace, il fallait aussi que je refasse le plein de bonnes bouteilles de vin !

Une petite histoire drôle pour finir en beauté !

Guy : Eugène et Mauricette remettent le couvert après des années d’abstinence. Eugène s’écrie : « Ca y est, j’crois que ça rentre ! », Mauricette : « De ton côté peut-être, mais pas du mien » !