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Jean Marie Bigard : Le N°9

L'humoriste Jean-Marie Bigard sera à l'Entrepôt de Mulhouse du 13 au 17 mars prochain, afin d'y rôder son nouveau spectacle, sobrement intitulé... N°9. En exclusivité pour Le Journal des Spectacles, nous avons pu lui poser quelques questions au téléphone : l'homme est prolixe et pas avare de bonne humeur... et interdit à ses interlocuteurs de le vouvoyer.

Pouvez-vous...

Ah non hein ! On a dit, on se tutoie !

Mes excuses ! Peux-tu nous déflorer quelques thèmes de N°9, ton prochain one man show ?

Je l'ai appelé N°9, comme Chanel a son N°5... Le chiffre 9 m'a toujours porté bonheur. A la base, le spectacle aurait du s'appeler "Tout est relatif", mais je suis superstitieux, je voulais garder le 9. Le thème du one man est le temps qui passe, son emprise sur nous, le passé, le présent, le futur. C'est un super thème d'écriture pour les blagues. Par exemple, le temps n'est pas le même pour nous que pour une mouche. On n'arrive jamais à les attraper, elles vivent dans un autre cycle temporel. Le rapport au temps est différent d'un individu à un autre. Moi, j'ai besoin de 8 heures pour être ivre, ma soeur, huit minutes.

Vous avez bourré Bercy, les Zéniths et même le Stade de France... là, vous allez vous produire dans de toutes petites salles, votre façon de jouer change-t-elle ?

Non. Pas du tout, même. Je joue au même rythme devant un stade ou un théâtre minuscule. Ca ne change rien. Le but ici est que je joue mon spectacle afin de le rôder, je préfère donc le jouer cinq fois à 300 personnes que deux fois à 1000. Le public vous façonne votre one man tout seul, ça permet de tester les réactions. C'est vrai que je suis fier d'avoir joué tout seul devant 52 000 personnes, où une simple répétition coûte la bagatelle d'un million d'euros ! Mais ce n'est pas vendre des places qui me rend heureux, c'est d'écrire et de jouer.

L'image de Bigard est-elle en train de changer ? Tu as toujours été décrié, soit on aime, soit on déteste. Mais depuis ta participation l'année dernière à l'émission Danse avec les Stars sur TF1 et ta récente intégration dans la bande à Ruquier sur Europe 1, j'ai l'impression que les gens acceptent plus facilement "Bigard pour ce qu'il est".

Oui, c'est vrai. Je l'ai constaté aussi, mon image se modifie, on a moins peur de moi, même si je n'ai pas changé. Concernant l'émission de danse, qui a obtenu un joli succès d'audience, je pense que les gens ont apprécié mes efforts. Franchement, j'en ai chié, réaliser une chorégraphie, c'est très difficile. La danse, c'est de la finesse. Que je puisse y arriver, moi, le mec pas forcément très fin, c'est un contraste qui a fonctionné. L'autre jour, dans la rue, un type me croise et me dit : "C'est vous Bigard ?", je lui réponds oui, et il me sort : "...Le danseur !" Ca m'a bien fait marrer. Ca fait maintenant six mois que je suis arrivé chez Ruquier. L'émission fait 1,3 million d'auditeurs chaque jour, ça m'a notamment permis de toucher un public plus jeune, et pas forcément client de mon humour au départ. Moi, je ne voulais pas y aller parce que les émissions sont enregistrées à 8h le matin. Emmerdant. Mais j'ai fini par dire oui, et j'en suis ravi, je m'amuse comme un gosse. Et ça aussi, c'était profitable en terme d'image.

En parlant de Laurent Ruquier, que penses-tu de la récente vague de nouveaux humoristes qu'il fait découvrir ? Tu as un chouchou parmi eux ?

Ah, c'est super ! Ca me rappelle La Classe, avec Fabrice, où à l'époque j'ai aussi été découvert. C'est une super école d'écriture, on doit trouver des idées vite et être efficace. Ils vont faire un carnage ces jeunes, c'est garanti, je ne peux que m'en réjouir. Moi, j'aime bien Arnaud Tsamère, il est super corrosif.

Le temps passe... à 57 ans, tu as tout accompli dans ton domaine, où te vois-tu dans 10 ans ?

Mais sur scène ! J'ai déjà le N°10 en tête... C'est comme de demander à un gars qui adore la blanquette de veau s'il compte arrêter d'en manger un jour. J'ai fait presque toutes les salles de France, de la plus petite à la plus grande, j'ai labouré le pays entier et je veux continuer jusqu'à ce que mort s'en suive. Je suis accro à mon boulot, je ne ressens pas de fatigue, j'ai toujours envie de continuer. Accro, c'est le terme, parce que chaque soir, tu te shootes à l'adrénaline. C'est un bonheur immense. Si je ne joue pas, je meurs ! Et j'ai encore envie de vivre.

Propos recueillis par Mike Obri

Renseignements

L'Entrepot - Mulhouse 68100 Mulhouse

03 89 54 46 31

Tarifs :

25€

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