Pelléas et Mélisande (Debussy)

Une histoire vieille comme le monde, une musique à l'avant-garde et un metteur en scène audacieux... Voici les ingrédients de ce « Pelléas et Mélisande », chef d’œuvre de Claude Debussy, présenté à l'Opéra national du Rhin.

C’est un peu l’année Debussy en France, tant le compositeur français est joué par les ensembles et les orchestres à l’occasion du centenaire de sa mort.

L’Opéra national du Rhin n’est pas en reste puisqu’il programme le premier et unique opéra du compositeur français, « Pelléas et Mélisande ».

Il transpose le mythe de Tristan et Yseult, deux jeunes gens qui tombent amoureux alors qu’il ne le devrait pas. Dans la pièce et le livret de Maurice Maeterlinck, voici donc le prince Golaud qui s’est égaré dans une forêt et découvre une mystérieuse jeune femme dont il tombe immédiatement amoureux. Il l’emmène dans son château d’Allemonde où sa beauté fait tourner la tête de Pelléas, le jeune frère de Golaud. Mélisande préfère le jeune Pelléas au vieux Golaud, et quand ce dernier les découvre enlacés, il tue son frère et blesse sa compagne qui meurt peu après, sans avoir révélé de qui était l’enfant qu’elle portait.

Une mélodie « antilyrique »

Claude Debussy a mis presque 10 ans pour composer ce chef d’œuvre, qui fait date dans l’histoire de la musique française. « J'ai voulu que l'action ne s'arrêtât jamais, qu'elle fût continue, ininterrompue. La mélodie est antilyrique. Elle est impuissante à traduire la mobilité des âmes et de la vie. Je n'ai jamais consenti à ce que ma musique brusquât ou retardât, par suite d'exigences techniques, le mouvement des sentiments et des passions de mes personnages. Elle s'efface dès qu'il convient qu'elle leur laisse l'entière liberté de leurs gestes, de leurs cris, de leur joie ou de leur douleur », explique alors le compositeur.

Surfer au-dessus de la musique

En avance sur ton temps, Debussy a inventé un nouveau type d’écriture vocale, à mi-chemin entre la déclamation théâtrale et le chant lyrique. Le premier jour de la répétition, Debussy prie même les protagonistes « d’oublier qu’[ils étaient] chanteurs».

Une injonction que Barrie Kosky, metteur en scène qui a monté cet opéra pour l'Opéra comique à Berlin, a gardé dans un coin de sa tête : « En vérité, les chanteurs ne doivent jamais sombrer dans la musique. Au contraire ! Ils doivent surfer au-dessus, même quand la musique est d’une grande beauté. Ils ne doivent en aucun cas se baigner dans la musique comme dans une soupe tiède de poireaux-pommes de terre. Je veux une bouillabaisse épicée au-dessus de laquelle les chanteurs font des claquettes. »

De fait, cet opéra sera tout sauf tiède, immergeant le spectateur dans un univers minimaliste et claustrophobe où l'on ne peut entrer ni sortir à son gré. Avec une ambition : « nous laisser avec un sentiment d’effroyable tristesse ».

Offre dernière minute pour la représentation du dimanche 11 novembre 2018 à 15h, réservée aux moins de 40 ans (sur présentation d'un justificatif) : 1 place achetée / 1 place offerte