Opéra national du Rhin : Penthesilea

Opéra en 1 prologue, 11 scènes et 1 épilogue de Pascal Dusapin, livret de Pascal Dusapin en collaboration avec Beate Haeckl d’après la pièce de Heinrich von Kleist, par l'Opéra national du Rhin avec les Choeurs de l'OnR et l'Orchestre philharmonique de Strasbourg, direction musicale Franck Ollu.

L’Opera national du Rhin ouvre la saison avec un opéra contemporain de Pascal Dusapin qui adapte une tragédie antique de Kleist. Elle met aux prises Penthesilea et Achille, deux amants ennemis, qui sombrent dans la barbarie.

Pascal Dusapin, grand compositeur contemporain français, a choisi pour son septième opéra de s’attaquer à un sacré morceau, en adaptant Penthesilea, la pièce de Heinrich von Kleist. Précisons d’emblée que le dramaturge allemand, considéré comme l’une des grandes figures du Romantisme allemand aujourd’hui, était loin de faire l’unanimité de son vivant, allant jusqu’à effrayer Goethe qui le croyait possédé. Ses personnages semblent eux-mêmes maudits, aimant jusqu’à la haine, voulant posséder l’autre jusqu’à avoir envie de le tuer.

Penthesilea confrontée à la loi des Amazones

On y est en plein avec Penthesilea, reine des Amazones, tombée amoureuse d’Achille, le héros des Grecs, qu’elle a rencontré sur le champ de bataille. Or la loi des Amazones est claire : elle ne peut se donner à lui que si elle réussit à le vaincre d’abord. Mais c’est Achille qui l’emporte : pour la ménager, il ne lui dit pas de suite la vérité et les deux amants avouent leur amour. Mais quand le leurre est révélé, Penthesilea entre dans une telle rage qu’elle lâche ses chiens sur Achille et dévore son amant de ses propres dents. Une fois revenue à la raison, elle se suicide.

Un univers sombre et bestial

Inutile de dire que cet opéra nous plongera dans un univers très sombre, sans aucune couleur, que ce soit dans les décors et les costumes.

La mise en scène de Pierre Audi joue sur la bestialité, avec un jeu parfois très physique, avec des personnages qui rampent à terre ou qui se tordent de douleur, en prise avec leurs démons.

Tout comme la scénographie de Belinde De Bruyckere qui amoncelle des peaux de bêtes sur scène et des vidéos de Mirjam Devriendt qui montrent le processus du tannage. Si on ne voit pas les scènes de combat, la mort rôde partout.

Un grand succès au Théâtre de la Monnaie

L’opéra, présenté l’an dernier par Théâtre royal de la Monnaie à Bruxelles en collaboration avec l’Opéra national du Rhin, a rencontré un grand succès.

Les critiques s’accordent à dire que le compositeur est au sommet de son art et que le chef d’orchestre Franck Ollu fait honneur à cette partition complexe.

Les performances des chanteurs, Natascha Petrinsky et Georg Nigl en tête, jouant les ennemis amants, sont également remarquables.

D’ailleurs, l’œuvre a reçu le Prix de la meilleure création musicale de la part du Syndicat professionnel de la Critique de théâtre, musique et danse.

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