Concert Orgue et Saxo

Un concert d’orgue et saxophone est prévu le dimanche 21 mai à 17 à la basilique de Lutterbach. Il est organisé à l'occasion du centenaire de l’élévation de l’église au rang de basilique qui date de 1923.
 
Cette heure musicale est proposée par le duo ATRIUM, composé de Alain HEIM, à l’orgue et de Maxime MEICHLER au saxophone.
 
Au programme des compositions personnelles du duo, des arrangements de mélodies célèbres comme « Over The Rainbow », « Abide With Me », ainsi que des improvisations libres et des œuvres du répertoire d’orgue.
 
Fondé en 2011, le duo ATRIUM associe les rythmes du jazz aux ambiances riches, festives et harmonieuses des grandes-orgues.
Les influences très diverses des deux musiciens, ayant chacun une solide expérience de la scène et des concerts, leurs permettent d’évoluer dans un style aux couleurs expressives et spontanées.

L' orgue instrument symbole de la musique sacrée, le saxophone celui du jazz. D'emblée se pose la question : le jazz et la musique sacrée sont-ils compatibles? A priori, je dirais non. Car il n'y a pas plus païen que le jazz, qui s'est développé dans les cabarets des années vingt dont certains tenus par la mafia, rien de moins. Et si aujourd'hui fleurissent nombre de groupes de "rock chrétien", la même chose n'existe pas pour le jazz, pourtant sensé être plus proche de la musique classique que le rock. Cependant, de nombreux jazzmen ont utilisé la musique pour exprimer leur indicible quête spirituelle. A commencer par Duke Ellington, qui disait avoir reçu trois éducations, "la rue, l'école et la Bible, et finalement c'est la Bible qui compta le plus". En témoignent plusieurs de ses compositions dont ce "Come Sunday" emprunt d'une vraie simplicité évangélique. Et comme lui, bien d'autres, dont les saxophonistes Pharoah Sanders ("The Creator Has A Master Plan") et John Coltrane ("A Love Supreme"), ou l'organiste Joe De Francesco disparu récemment. Il y a aussi la musique gospel, lointaine cousine du jazz, qui manifeste à sa manière combien la louange s'affranchit allègrement des barrières de genre. Et d'un autre côté, ne dit-on pas que Jean-Sébastien Bach lui-même serait l'"inventeur du jazz"?Du coup une autre conclusion s'impose, et s'oppose aux à priori. En fait, c'est la notion de musique sacrée elle-même qui n'a pas de sens, en ce sens que toute musique est sacrée. C'est la nature même de l'expression musicale que de refléter la dimension transcendante de l'esprit humain. Et le fait que le langage des sons et des rythmes soit si universellement partagé est le signe ultime d'une humanité fraternelle.
 
Pour en savoir plus : 
Maxime Meichler : Saxophone
Saxophoniste mulhousien ancien élève du Conservatoire de Mulhouse. Maxime Meichler évolue essentiellement dans le registre du jazz, il aime surprendre dans ses improvisations et partager ses recherches et ces moments improvisés qu’il qualifie de « magiques ».
 
Alain Heim : Orgue
Pédagogue, compositeur, pianiste de jazz et organiste titulaire des orgues de l’église Ste-Marie de Mulhouse, Alain Heim sait tirer une musicalité originale de ses influences tant jazz que classiques. Il est l’auteur de plusieurs CDs et du roman musical « La Mathématique des Anges ».