Sebastien Kauffmann quartet

Vendredi 24 mai on embarque au Bateau du Rhin pour une soirée sous le signe du Jazz Manouche avec le groupe de Sebastien Kauffmann dit "le Chinois" ; rassurez vous ce n'est pas un bateau mais bien une brasserie de charme qui fait la place belle aux concerts live avec dîner aux chandelles dans une ambiance 100% Club Jazz...

© BDR

Sébastien Kauffmann, alias « le chinois » est un guitariste bien connu du milieu manouche notamment dans le grand Est, d’où il est originaire et où il vit. C’est Yorgui Loeffler, avec lequel il a fait ses classes, qui l’a surnommé « le chinois », et c’est d’ailleurs sous ce nom « Le chinois& friends » qu’il a enregistré ses deux premiers disques.

Pour ce premier album sous son nom, Sébastien a voulu sortir des sentiers battus tout en restant dans l’esthétique swing manouche ; pas de Minor swing, de Nuages et autres incontournables du style mais 11 compositions originales qui tiennent la route, alternant instrumentaux à l’inspiration variée (swing, ballade, boléro…) et chansons swing. Sébastien a le sens de la mélodie  et du thème qui fait mouche (cf la ballade inspirée  De Lisieux à Etretat, une des plus belles réussites du disque, Souka,remarquable boléro ou le très réussi Une coupe de jazz pris up tempo qui donne son titre à l’album : drive de la pulsation rythmique, chorus survitaminés de la guitare et du saxophone, autant de morceaux qui pourraient devenir de futurs standards du style). Si les chansons apportent une respiration bienvenue, elles permettront peut-être aussi de toucher un public plus large que  celui des aficionados du style. Le groupe a eu aussi la bonne idée d’alterner sur un même morceau les voix masculine et féminine. Heidi Adel dont le timbre de voix est singulier chante avec cœur, sentiment et sincérité (cf le convaincant Maro dromdans cette belle langue manouche, illuminé par un chorus de guitare conjugant finesse et intelligence, Mademoiselle, chanson swinguée très réussie dans la lignée de Trenet, Mireille ou Jean Sablon lorsqu’il était accompagné par Django, ou le Django swing, en droite ligne du Sansévérino des débuts ; Heidi y partage le chant avec Benjamin Legrand, le fils du grand musicien, dont le grain de voix est proche de celui de son père).

Sébastien n’est pas le premier venu.  Styliste issu en droite ligne de l’école alsacienne de guitare, il en maitrise tous les aspects : attaque main droite vigoureuse (cf Swing blues qui sonne très Django), roulements de cordes, jeu en accords, riffs nerveux (cf le Tourbillon, court instrumental d’ouverture), sculpture de la note, sens de la construction du chorus, phrasé limpide  qui conjugue sentiment et respiration (cf Sa guitare, ballade sentimentale où la guitare musarde avec élégance et inspiration, dont l’intro et le chorus aérien ne sont pas sans évoquer Dorado Schmitt). Il sait aussi faire crépiter les cordes quand il faut.Sébastien s’est entouré de musiciens de haut vol, instrumentistes irréprochables. La section rythmique, impériale, est assurée par Antoine Godey, solide contrebassiste qui sait aussi ce que scatter veut dire (cf Swing blues) et par l’incontournable Benji Winterstein, à la guitare d’accompagnement, à l’efficacité redoutable. Sur quelques morceaux, l’excellent saxophoniste Alban Chapelle, pilier de la Chope des puces, est venu donner le coup de main. En bonus, I’ll wait for you de Michel Legrand, avec bien sûr Benjamin, qui alterne le chant (en anglais) avec Heidi (en français). Dans un contexte qui reste très codé, Sébastien affirme néanmoins une réelle personnalité. Un musicien à suivre, assurément.

Repas possible dès 19h, concert live vers 20h30. Réservation au 0623697813. PAF 15€.
Programmation du Bateau du Rhin sur Facebook Bateau du Rhin et sur https://www.bateaudurhin.fr/