Erasmus + : le mode d'emploi pour partir étudier à l'étranger

Le programme Erasmus +, qui a célébré ses 30 ans l'an dernier, est un vif succès. Il fait toujours rêver les étudiants qui peuvent étudier dans l'un des 28 pays de l'Union européenne et quelques autres (Norvège, Turquie, Islande...) Avant de vivre L'Auberge espagnole, voici un petit mode d'emploi avant le départ.

Pourquoi partir ?

A l’Université de Haute Alsace (UHA), ils étaient 33 étudiants à intégrer le programme Erasmus+ pour l’année 2014-2015 et 114 pour l’année 2016-2017. Une forte hausse qui s’explique par une volonté de se distinguer sur le marché de l'emploi : « Acquérir une expérience internationale est un plus sur le C.V. Ces profils sont très demandés par les entreprises, car un étudiant qui part en mobilité s’adapte facilement à des cultures différentes, à des modes de fonctionnement différents », note Nadia Benouamer, responsable du Service Relations Internationales, à l’UHA. Cela se traduit dans les chiffres : 64% des employeurs pensent que l’expérience internationale représente une valeur importante dans le recrutement et permet de lui attribuer davantage de responsabilités professionnelles.

114 étudiants de l\'UHA sont partis en Erasmus lors de l\'année 2016-2017 © Jonathan Stutz 114 étudiants de l'UHA sont partis en Erasmus lors de l'année 2016-2017

Est-ce qu'il y a une séléction ?

A l’UHA de Mulhouse, pas d’inquiétude pour les étudiants qui souhaiteraient poursuivre une partie de leur cursus à l’étranger : toutes les demandes sont satisfaites. Ses subventions européennes viennent même d'augmenter pour l'année 2017-2018, de plus de 40%, passant de près de 148 000 € à plus de 215 000€, ce qui veut dire encore plus de départs possibles. Dans les grosses universités, où il y a plus de demandes que d'offres, il peut y avoir une commission qui sélectionne les meilleurs dossiers.

Puis-je candidater où je veux ?

Pas tout à fait. L'étudiant doit s’assurer qu’un accord a été signé entre son université et celle où il veut étudier. A l'UHA, peu d’inquiétudes à avoir puisqu'elle est partenaire de nombreuses universités dans tous les pays de l’Union européenne. Rien que pour l'Allemagne, il y a une cinquantaine d'options possibles. Ses partenaires principaux sont l’Espagne, la Belgique, l’Italie, la Pologne, la Roumanie et l’Ecosse.Il faut également valider son choix avec son responsable pédagogique. « Par exemple, un étudiant qui suit une formation de management et qui voudrait partir en Pologne discute du programme de l’université où il veut aller avec son enseignant pour voir les similitudes et les différences. L’élève, le responsable pédagogique et l’université d’accueil signent ensuite un learning agreement pour valider le parcours de l’étudiant », explique Nadia Benouamer.

Quelles démarches à suivre ?

Vous souhaitez partir en Erasmus ? La première chose est de pousser la porte du Service Relations Internationales de votre université pour vous renseigner. C'est lui qui vous aiguillera dans vos démarches administratives et qui vous délivrera le kit Erasmus +. Vous devrez notamment signer la charte du programme, un contrat signé entre vous, l'Union européenne, et l’université.

Quelle maîtrise de la langue faut-il ?

Il faut avoir au minimum un niveau B1, c’est-à-dire un niveau intermédiaire comme définit par le Cadre européen de référence pour les langues (CECRL). Ce qui veut dire pouvoir comprendre un locuteur au langage clair, et se débrouiller dans des situations de la vie quotidienne. « La majorité des universités font des cours en anglais ou en allemand, mais quelques universités demandent à maîtriser la langue du pays, comme la Pologne ou la Turquie. Mais ce sont souvent des étudiants originaires de ces pays qui font ces demandes », souligne Nadia Benouamer. De plus, les étudiants sélectionnés peuvent bénéficier d’un soutien linguistique en ligne (OLS) pour évaluer leurs compétences avant le départ, mais aussi à leur retour pour voir les progrès accomplis. Ils peuvent bénéficier des cours en ligne avant et pendant leur mobilité pour s’améliorer.

Quelles sont les aides financières ?

Etudier à l’étranger, cela peut revenir cher. Mais l’étudiant qui intègre le programme Erasmus + peut prétendre à plusieurs bourses pour couvrir ses frais de scolarité, de voyage et de séjour. Il bénéficie d’une bourse d’études de l’Union européenne qui varie de 150 à 450€ par mois selon que l’étudiant part pour ses études ou un stage, et selon le coût de la vie sur place. Autrement dit, vous toucherez plus d’argent si vous partez à Edimbourg qu’à Bucarest ! Dans le Grand Est, les étudiants ont aussi doit à une bourse de la région, soumise à un forfait : par exemple, 500€ pour un étudiant en L3, M1 ou M2 pour une durée minimum de 16 semaines, 200€ pour les étudiants en BTS et DUT qui feraient un stage d’au moins 8 semaines. Un forfait majoré de 100€ pour les étudiants qui choisissent de partir en Allemagne, Belgique, Luxembourg et Suisse, et de 200€ pour les étudiants boursiers. Ses aides sont cumulables avec la bourse du CROUS, délivrée elle sur critères sociaux. Une autre bourse universitaire peut être attribuée en commission.

Comment se préparer avant le départ ?

Une autre langue, une autre culture, une autre façon de penser et travailler... Avant le grand départ, les universités préparent les étudiants à tous ces changements, histoire d'éviter le choc des cultures. « Si je prends le cas de la Finlande qui a un mode de fonctionnement totalement différent du nôtre, il faut savoir que l'étudiant n'a pas cours de 8h à 12h et de 14h à 18h. L’enseignant donne des pistes de cours, et l’étudiant travaille dans son coin, avant de restituer son travail dans des soutenances », précise Nadia Benouamer.

Et quand il arrive dans son université, un tuteur l'oriente et l'accompagne, aussi bien pour la vie universitaire que la vie tout court : « Un étudiant Erasmus ne part jamais seul. Ceux qui arrivent sur le campus de Mulhouse ont un Erasmus buddy, un tuteur qui va les aider pour tous les aspects de la vie. Pour les étudiants qui partent à l’étranger, c’est la même chose, chaque pays a un système de tutorat », souligne la responsable du Service Relations Internationales de l'UHA.

Lire aussi le témoignage de Jonas Wurtz, étudiant qui a effectué sa licence Droit, économie, gestion en Finlande

Dans la même rubrique

Besoin d'idées sorties dans votre ville ?


Abonnez-vous à la newsletter du JDS Mulhouse

Retrouvez chaque semaine nos bons plans sorties à Mulhouse