Moitié entreprise, moitié école : l’alternance se généralise

La formation par alternance s’est imposée depuis plusieurs années comme une voie incontournable pour le jeune étudiant vers la vie active. La réussite de ce système réside en plusieurs avantages, bénéfiques à la fois à l’étudiant et à l’entreprise.

L’objectif premier de la formation par alternance est de permettre au jeune d’acquérir une expérience professionnelle, en plus d’une formation théorique classique, et de mettre un pied rapidement dans le monde du travail.
Pour l’entreprise - en plus d’exonérations fiscales et d’aides financières - c’est un moyen d’avoir un salarié formé, sûr et déjà au fait de son fonctionnement. Ce sont donc souvent des sociétés dans des secteurs à forte demande de personnel qualifié qui vont y avoir recours. A noter aussi que l’étudiant percevra un petit salaire, en plus de la gratuité des frais de scolarité ; ce n’est pas à négliger mais cela ne peut être la motivation unique et principale…
Mais attention, il faut être tout de même assez solide puisque la formation par alternance demande beaucoup de travail, davantage qu’un diplôme normal car en plus d’avoir la charge de travail scolaire (le diplôme est du même niveau en continu qu’en alternance), les impératifs professionnels sont similaires à ceux des autres salariés de l’entreprise.
Il faut cependant distinguer les deux types de contrats en alternance : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation.

Julien et Renaud, deux jeunes apprentis en BEP Installateur Sanitaire et Thermique DR Julien et Renaud, deux jeunes apprentis en BEP Installateur Sanitaire et Thermique

Le contrat d’apprentissage

Fini le cliché de l’apprentissage comme une voie de garage pour mauvais élèves ! Au contraire, tous les niveaux de l’enseignement sont concernés aujourd’hui, du CAP et BEP au bac+2 jusqu’à l’université et aux écoles d’ingénieurs (bac+5). De manière générale, l’apprentissage a fortement augmenté dans l’enseignement supérieur (12% entre 2005 et 2006) pour représenter 60% de ces contrats.

Nicolas est l’illustration parfaite du jeune qui a gravi tous les échelons grâce à l’apprentissage : lassé du collège car ce système de scolarité ne lui convenait plus, il décide de s’orienter vers un BEP d’installateur électrique. Après de bons résultats, il poursuit avec un Bac pro, un BTS puis finit actuellement, à 23 ans, sa dernière année d’ingénieur, en faisant parallèlement carrière chez Clemessy.

Quelques chiffres sur l’apprentissage en Alsace :
- 15 000 apprentis ont été formés en 2007 dont 33% sont des filles (contrairement aux idées reçues)
- les 3/4 trouvent un emploi à l’issue de leur contrat
- 250 formations sont reparties en 460 sections d’apprentis
- 33 Centres de Formation d’Apprentis

Dans le contrat d’apprentissage, l’employeur s’engage à assurer au jeune travailleur, de 16 à 25 ans (dérogations pour les handicapés), une formation professionnelle complète, dispensée la moitié du temps en entreprise et l’autre moitié dans un Centre de Formation des Apprentis (CFA). Les contrats sont à durée déterminée d’un à trois ans, voire quelques mois dans certains cas : équivalence, complément de formation… Le salaire s’échelonne de 25 à 53% du SMIC en fonction de l’âge et de l’année d’étude.

Le contrat de professionnalisation

Anciennement appelé contrat de qualification, il concerne en grande majorité les BTS et s’adresse aux 16-25 ans et aux demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus. Le contrat de professionnalisation varie de 6 à 24 mois, très souvent un CDI, plus rarement un CDD.

- Le salaire varie de 55 à 80% du SMIC en fonction du niveau de qualification, de l’année d’étude et de l’âge.
- Tous les employeurs sont concernés par le contrat de professionnalisation (à l’exception de l’Etat, des collectivités territoriales et de leurs établissements publics à caractère administratif), et c’est bien là que réside la grande différence par rapport au contrat d’apprentissage. Les entreprises de travail temporaire peuvent aussi embaucher dans le cadre de ce contrat.
- La majorité des organismes de formation sont privés mais des structures publiques telles que le Greta sont réputées... dans la formation par alternance

L’avis de deux jeunes apprentis en BEP Installateur Sanitaire et Thermique.

Julien, 17 ans : «Je voulais rentrer vite dans la vie active, connaître le monde des entreprises qui sont toutes très différentes. Gagner un peu d’argent, c’était aussi une raison supplémentaire, je ne le cache pas. Mais il ne faut pas croire que c’est facile : le boulot, c’est speed !»
Renaud, 17 ans : «J’ai choisi cette voie parce qu’à la fin de la 3ème j’en avais marre d’avoir tout le temps des cours. Maintenant j’apprends mieux (la théorie) parce que je vois le concret sur le terrain, je sais que c’est pour mon métier !»
Les deux jeunes gens pensent continuer avec un bac pro, et voir plus loin encore. «Maintenant qu’on connaît la technique, la base, on peut mieux progresser dans nos cours, évoluer par la suite.»

Conseil :
Renseignez-vous auprès de la Chambre de Commerce et de l’Industrie (CCI ), elle travaille en synergie avec les entreprises alsaciennes, et répond à leurs attentes en créant de nouvelles formations diplômantes, par alternance.

Rencontre avec deux étudiants en contrat de professionnalisation à l’école Pro Format à Mulhouse

Mathieu, 20 ans, suit une formation diplômante en tant que Vendeur-Conseiller sport.
«Après un BEP vente et un Bac Pro Services, je ne voulais plus avoir trop de cours dans ma scolarité. Or un ami m’a parlé de cette formation en alternance en deux ans. Et vu qu’à la base je suis un fan de snowboard, de skate et de sport, j’ai trouvé mon bonheur ici ! Je trouve que c’est un avantage d’être spécialisé, surtout quand on sait ce que l’on veut… Je n’ai pas le sentiment d’être en cours, même si je ne dis pas qu’il n’y a pas de travail ! On a des interventions de professionnels, qui parlent avec passion de leur métier, c’est très motivant !»

Marina, 21 ans, en BTS Négociation et Relation Client (NRC).
«Ce qui m’a beaucoup séduit dans l’alternance, c’est qu’on allie la théorie et la pratique, c’est-à-dire deux jours en entreprise et le reste de la semaine en cours. Après une mauvaise expérience à la faculté, et malgré un DEUG de droit, je me suis réorientée vers ce type de formation, convaincue d’y développer mon potentiel. Et je ne regrette pas du tout car aujourd’hui j’apprécie d’être considérée en tant que professionnelle, avant tout. Et même si je continue d’être étudiante et d’apprendre, j’ai des responsabilités (au sein de la SMES) : je suis chargée de la commercialisation de produit, de son marketing et de son développement. Contrairement aux autres formations théoriques, on voit qui sont les clients et on suit leurs dossiers. Ça, sur un CV, ça le fait !»

 

 


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