A l'image de la structure de promotion du bio Alsace Bio, qui regroupe plusieurs producteurs bio de la région, ou encore de l'Opaba (Organisation Professionnelle de l'Agriculture Biologique en Alsace), les différentes filières bio s'organisent et se développent sur l'ensemble de la région. Bien sûr, ce n'est pas un phénomène nouveau, mais il semblerait que la tendance soit à l'accélération, avec une demande des consommateurs toujours de plus en plus importante, bien que paradoxalement, la consommation de produits bio reste une niche en comparaison de l'agro-alimentaire classique. Aujourd'hui, la part du bio dans le marché alimentaire français ne dépasse pas les 3%. Plusieurs freins ralentissent l'expansion du bio : pouvoir d'achat des consommateurs en berne, politiques en place ou encore concurrence des producteurs traditionnels à l'échelle mondiale.
© Rolf Fassbind - Fotolia.com Oh, la belle vache bio !Les producteurs bio ne manquent pas à l'appel dans la région, dans les principales filières que sont la viande, la volaille, les fruits et légumes, les céréales et la viticulture. On recense 540 fermes bio en Alsace, qui représentent 5% de la surface agricole régionale totale. 52 fermes sont passées bio rien qu'en 2011.
Et quand on pense bio, bien souvent, on pense légumes frais en premier. Et c'est en effet le secteur le plus dynamique et où la demande est la plus forte. La demande en fruits et légumes bio et locaux a sensiblement progressé ces dernières années en Alsace dans tous les circuits de commercialisation : de la vente directe à la restauration en passant par la grande distribution, même s'il est encore et toujours assez difficile d'y trouver ses carottes ou ses pommes bio.
Le système des distributions de paniers remplis de produits frais semble trouver son public. Les Amap, Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne, se dispatchent la région. Dans le coin, on trouve notamment l'association Rhénamap, fondée en 2010, qui porte un projet de développement durable pour la vingtaine d'Amap du Sud Alsace dont elle s'occupe.
L'engouement pour ces paniers qui débordent de fruits et légumes de producteurs locaux, souvent bio (mais pas uniquement), trouvent en effet un réel écho auprès du public. Régis, 32 ans, vient ainsi chercher son petit panier aux Sheds, à Kingersheim, tous les mercredis, entre 17h30 et 19h : « Avec un panier et pour moins de 20€, on a de quoi manger une semaine à 3, et encore, il nous en reste, on en met au congélateur et on fait du stock. Niveau goût, on sent la différence dans l'assiette. Et puis c'est ma petite pierre à l'édifice, engraisser la grande distribution, bof, je préfère que l'agriculteur soit directement rémunéré ! », confirme-t-il.
A l'image de la Ferme du Judenmatt à Rouffach, certains producteurs locaux de volaille se sont également mis au bio. Objectifs : au bout de la chaine, obtenir une viande de meilleure qualité gustative, mais aussi, respecter l'équilibre naturel, avec notamment la rotation des cultures, conditionnée par les besoins alimentaires de l'atelier volailles. Une manière de revenir aux bases de l'agriculture, fondée avant tout sur le bon sens et le respect de l'écosystème.
Exit, donc, l'agriculture moderne et son haut rendement, qui a transformé, au fil des décennies, les exploitations en complexes usines de petit chimistes. A la Ferme de l'Ill à Sausheim, qui fait partie des fermes alsaciennes bio de démonstration, tout comme celle du Judenmatt, on donne également dans le bovin bio, avec un cheptel d'une quarantaine de têtes, preuve qu'il est possible de produire autrement. Le bio, c'est aussi une démarche pour l'environnement et le respect de la nature. Ce qui, forcément, nous concerne tous.
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