Elever vaches, poules et cochons. Les nourrir avec la production en agriculture biologique de sa propre ferme située à Fislis dans le Sundgau. Se charger ensuite de la transformation et enfin, de la vente en direct. Pas d'intermédiaires. Maîtriser toute la chaîne de la viande de A à Z, c'est le pari de Jean-Louis Mona, agriculteur bio passionné par son métier. Et soucieux du bien-être de ses animaux.
Jean-Louis Mona en compagnie de son boucher, Nicolas DR« Depuis tout gamin, sur la ferme, je voyais tellement de trucs pas naturels. Pourquoi on enlève les cornes des vaches ? Pourquoi on les fait produire autant de lait ? Pourquoi on leur retire leur veau dès la naissance ? Pourquoi des engrais ? », se souvient le jeune homme, intarissable sur la nécessité de revenir à une agriculture locale plus raisonnée, au plus proche de la nature.
« Quand j'ai repris la ferme de mes parents il y a dix ans, j'ai posé mes conditions : tout passe en bio, on arrête les vaches laitières et on vend les produits en direct. Papa a eu du mal au début, il n'a connu que le conventionnel. Maintenant, à 69 ans, je sais qu'il est fier des produits qui sortent de chez nous. Il me dit que c'est une "belle agriculture" », sourit Jean-Louis.
Pour ceux qui ne seraient pas convaincus, le bio, ça change quoi ? « Choisir le bio, c'est cautionner une agriculture plus propre, sans chimie issue des grands lobbys. C'est faire le choix du local, et savoir que l'on fait vivre un producteur de son secteur. Il faut aussi avoir conscience de ce que l'on mange. Exemple : la volaille. Oui, en bio, c'est plus cher. Pourquoi ? Parce que chez moi, la poule vit au minimum 84 jours sur de la paille, et pas sur d'horribles caillebotis. Elle n'est pas gavée de médicaments dès sa naissance. Les nuggets industriels, il faut bien comprendre que ça a été fabriqué avec des volailles qui n'ont pas vécu plus de 30 jours, et qui ont connu 28 jours d'antibiotiques », tranche notre agriculteur alsacien.
« Ce n'est pas commercial de le dire, mais je ne mange pas de viande tous les jours. Moins mais mieux, ça me va », termine Jean-Louis avant de donner un coup de main en boutique à Nicolas, son fidèle boucher. Steaks, feuilletés, pâté en croute, gendarmes, friands, saucisses, plats cuisinés maison (lasagnes, bouchées à la reine...) de quoi se faire plaisir... en toute connaissance de cause. ☛ Mike Obri
Boucherie-charcuterie L'Etable Gourmande, rue des Boulangers à Reiningue
03 89 81 92 02 - www.etable-gourmande.fr (fermé le Lu.)
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