Il tire leur nom d'une politique visant à attirer des artistes de toutes origines pour revitaliser des quartiers de grandes villes américaines. Il pratique un hip hop qui brasse tous les genres : jazz, soul, funk, rock, et même musique classique. Alors, oui, Art Distric est un sacré melting-pot, rencontre de sept personnalités qui se sont croisés un jour à Strasbourg.
© Bartosch Salmansk Art District, collectif hip hop basé à StrasbourgCe collectif est emmené depuis 2007 par Mister E, un MC voyageur originaire de New-York qui a grandi au son du rap, du blues et du reggae, et qui a parcouru le Brésil, le Mexique, Cuba avant de poser ses valises à Strasbourg. La rythmique est assurée par un batteur, qui évoluait dans le milieu hardcore et métal, et par un bassiste, grand fan de Muse et des Red Hot Chili Peppers. Mais aussi par un human beat box impressionnante, Rhum One, influencé par le hip hop et la musique noire américaine. Aux claviers, un musicien qui aime le jazz, la salsa. Un savant mélange rejoint en 2009 par un saxophoniste et un trompettiste pour apporter encore plus de richesse mélodique. « On s'est rendu compte très vite qu'en rajoutant toutes ces épices, on allait produire un hip hop original, éclectique. A la fin de notre chanson Moz'Art District, on dit : « influenced by everything around », qui est un peu notre slogan, on ne s'interdit pas d'aller chercher des idées à droite à gauche, de s'inspirer de Mozart ou de jouer du sitar », explique Eli Finberg, aka Mister E, qui a décidément la rime riche.
Leur premier album, Live in the Streets, sorti en 2011, est le reflet de ce métissage. Back in the Day est un hommage à leurs influences hip hop et aux grands artistes américains, Sing nous plonge dans une ambiance très swing des années 30 et les bars clandestins pendant la prohibition aux USA, My Muse parle de la création artistique sur des airs franchement jazzy...Un hip hop à multi-facette, à la fois old school ne reniant pas ses origines, faisant passer quelques messages politiques et sociaux (Live in the Street et ses révolutions arabes), mais aussi très dynamique et entraînant. Petite explication de texte avec Eli Finberg, aussi traducteur à ses heures perdues : « Hip, c'est une manière de dire « être à la page », c'est l'intelligence et la curiosité ; hop, c'est le mouvement, le fait de s'amuser, de vouloir positiver. Rien que le terme hip hop est un mélange : on n'ignore pas les problèmes, mais on les aborde de manière funky. » En tout cas, Art District veut nager à contre- courant, à l'exemple de leur modèle The Roots, ignorant les tendances du moment, et élargissant ses horizons musicaux. Et a déjà quatre morceaux en boîte pour leur second album qu'il prépare, sans se presser.
Ce groupe, qui estime encore être en développement, a déjà accumulé plus de 130 concerts. Il a participé à de nombreux concours pour se faire connaître : Milonga qui l'a propulsé en première partie de Keziah Jones à la Cigale à Paris, M6mobile Music Live qui lui a permis de jouer devant 20 000 personnes à Issy-les-Moulineaux. Et cette année, tout s'accélère : il est soutenu par le FAIR, Fonds d'Action et d'Initiative Rock, qui a entre autre pouponné Louise Attack, NTM, IAM, Moriarty, Olivia Ruiz...« Cela ne m'étonne pas que les artistes soutenus par le FAIR aient réussi car c'est un dispositif très bien foutu. Cela nous aide sur le plan artistique, juridique, technique : on a par exemple fait un travail scénique avec un coach, on nous met en lien avec les tourneurs, j'ai suivi une formation sur l'industrie du disque. Ils se démènent pour nous pour qu'on monte d'un cran », se réjouit le rappeur. Le groupe a pu ainsi se produire aux Transmusicales de Rennes, va faire le Printemps de Bourges, et les Eurockéennes grâce aux tremplins qu'il a remporté. Il a aussi défendu ses titres en live dans les émissions à plus d'un million d'auditeur sur France Inter, « Les Affranchis » et « Downtown », avec des retombées immédiates sur leur vente d'albums.
Le live, c'est justement la force incontestable du groupe, efficace et énergique, capable d'emballer un public allant bien au-delà des amateurs de hip hop. « Si Art District fait parler de plus en plus de lui, ce sera grâce à la scène, affirme le MC. Il faut faire un truc mémorable, quelque chose qui touche les gens, pas seulement un bon concert, mais quelque chose où tu ressens une émotion très forte, qui va te bousculer. » Prêt pour le grand frisson ?
www.artdistrictband.com
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