J'ai toujours été attiré par le graffiti sans jamais taguer quoi que ce soit. Avec le temps, je me suis aperçu que l'univers du graffiti regorge de codes moraux très violents, à la limite des guerres de gangs. Par exemple, si tu recouvres un autre tag, certains peuvent le prendre comme une insulte, alors que justement le street art est beau car il est accessible à tout le monde. J'ai donc commencé à m'exprimer dans le contexte urbain pour parler de ces contradictions.
Ce qui m'attire est aussi ce qui me gêne le plus dans ce milieu : lorsque j'interviens dans l'espace publique et plus particulièrement sur les murs, j'interviens en tant qu'artiste mais je suis perçu comme un vandale. J'utilise l'esthétique de la violence pour accentuer le phénomène jusqu'à ce que cela devienne absurde : thématique de la drogue, tatouages ultraviolents... Je prends aussi en compte les contextes d'espace et d'architecture du support pour me détacher du graffiti, car les tagueurs se limitent à la taille humaine.
Je ne suis pas sûr que le message sur le plagiat des codes de la violence soit très bien compris par les passants. L'idée de m'infiltrer dans cet univers en me faisant passer pour une personne marginale et très violente me fait rire, c'est l'essentiel pour moi. En travaillant plus grand que l'échelle humaine, j'essaye tout de même d'interpeller le spectateur, ce qui n'est finalement pas si facile compte tenu de l'abondance des publicités, panneaux et autres signes graphiques que nous croisons tous les jours en ville.
C est vrai que cette pratique reste illégal dans la plupart des cas et que la politiques des villes ne sont pas forcement prête a s'ouvrir de ce côté-là, et ce n est pas quelques panneaux d affichages libres qui vont changer quoi que ce soit. La technique du collage était pour moi une façon de ne pas avoir trop de soucis vis-à-vis des lois anti graffiti, maintenant je colle mes affiches quasi exclusivement lors de festival ou pour des centres d art. Ce qui me permet de multiplier les surfaces de mes dessins et travailler avec beaucoup moins de contraintes.
Pas du tout. Une fois dans la rue, mes affiches appartiennent à tout le monde. En quelque sorte, l'œuvre dépasse l'artiste pour pouvoir exister à part entière. Je travaille actuellement sur une série de collages incluant des projections vidéo. La durée de vie de la pièce dans son intégralité est limitée à un soir ou parfois une seule projection. La fragilité et le cote éphémère des œuvres sont parfois la raison d'être de mes collages.
Besoin d'idées sorties dans votre ville ?
Recevez les meilleures idées sorties par notification web !
Aucun email requis.
Autoriser les notifications pour continuer.
Recevez les meilleures idées sorties par notification web !
Aucun email requis.
Une seconde fenêtre va s'ouvrir vous invitant à autoriser les notifications