On pourrait appeler ça « les courses des trois frontières ». Prendre sa baguette à Mulhouse (il faut quand même défendre le commerce de chez nous !), acheter sa farine à Lörrach et terminer par un peu de lèche-vitrine à Bâle. Nous sommes nombreux à suivre cet exemple. Ce petit programme shopping, c'est ce que fait régulièrement Céline, 31 ans, de Lutterbach. « Bien évidemment, je suis pour soutenir les commerçants de ma ville avant tout, mais en ce qui concerne les courses, j'aime bien aller les faire en Allemagne, on continue d'y trouver des produits qu'on ne trouve pas en France et à faire quelques bonnes affaires », affirme la jeune femme, maman d'une petite Cléa.
DR Emplettes sans frontières« Les couches, par exemple, sont moins chères en Allemagne. Je passe aussi régulièrement au DM (ndlr : une enseigne allemande spécialisée dans les produits de soins et de toilette) car je trouve qu'il y a là-encore quelques centimes d'écart avec les prix pratiqués en France. Par exemple, j'y trouve mes couleurs pour les cheveux à moins de 9€, alors que le même produit de la même marque est 30 à 40% plus cher en France », nous explique Céline.
Le fait que le Haut-Rhin soit bordé par l'Allemagne et la Suisse provoque forcément des échanges économiques et des facilités de comparaison des prix. Certains endroits ont visiblement la cote, comme le Aldi de Bad Bellingen, juste après Ottmarsheim, véritable repaire de Mulhousiens, ou encore le centre commercial Rhein Center de Weil am Rhein, à quelques mètres de la Passerelle des Trois Pays de Huningue. La plupart des Alsaciens savent par exemple que leurs cigarettes leur coûteront quelques centimes de moins de l'autre côté de la frontière : un exemple conso pas très bon pour la santé, certes, mais il suffit de voir les files d'attente aux bureaux de tabac allemands le week-end pour se rendre compte de l'importance du phénomène. La plupart des Alsaciens savent aussi que depuis peu, il n'est plus très rentable d'aller faire ses emplettes chez nos voisins suisses.
A ce propos, les chiffres parlent d'eux-mêmes. L' Euro a perdu 15% de sa valeur sur le Franc Suisse depuis novembre 2010. Du coup, les Alsaciens se sont mis à bouder les commerces bâlois et des alentours. Par effet de vase communiquant, ce sont maintenant les Suisses qui se mettent à faire leurs courses plus souvent à Mulhouse ou dans le Sundgau. « Depuis la montée du Franc Suisse, je constate qu'il y a bien plus de plaques d'immatriculation helvètes sur le parking » constate Jeannot, un habitué du supermarché Leclerc à Altkirch. « Un ami suisse m'a dit qu'il payait son kilo de tomates à environ 4€, alors qu'ici, il le trouve autour des 2€. Pareil pour la viande et le poisson, l'écart est assez important, quasiment deux fois le prix ». Une chose est sûre : les contextes économiques changent, mais la proximité des trois pays semble être un avantage indéniable pour quiconque souhaite disposer d'une palette de choix plus large.
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