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Michel Boujenah se confie au JDS

Michel Boujenah est de retour sur scène pour raconter sa vie... Enfin, pas celle qu’il a eue, mais celle qu’il n’ a pas eue ! Un drôle de postulat qui lui permettra d’aborder des thèmes qui lui sont chers : l’enfance, la mère, l’exil, l’amour !

Vous repartez sur la route à 60 ans avec un nouveau spectacle Ma vie, autobiographie imaginaire. C’était le bon moment pour faire le point sur la vie ?
Je ne suis pas assez lucide pour vous le dire : je suis plutôt du côté des fous que des gens lucides. Quand j’ai parlé à mes proches de mon envie de faire un nouveau spectacle, ils m’ont dit : fais un best of ! J’ai dit non : les best of, c’est pour les vieux ! Mais ça m’a donné l’idée de faire un spectacle où je ferai croire au public que je raconte ma vie. C’est totalement imaginaire : je raconte, par exemple, qu’à ma naissance, la sage-femme a perdu connaissance tellement j’étais beau ! Dans tout ce que je raconte, il y a aussi des choses vraies mais je ne vous dirais pas quoi.

Michel Boujenah se confie au JDS © olivier_buhagia Michel Boujenah se confie au JDS

Quels sont les thèmes qui vous touchaient et dont vous aviez envie de parler ?
La magnificence de l’enfance, leur liberté de propos, leur capacité à poser des questions à 4h du matin dans le lit des parents. Dans mon spectacle, il y a cet enfant de 10 ans qui demande : à quoi ça sert de vivre si c’est pour mourir à la fin ? Pourquoi la vie est éphémère et la mort éternelle ? J’aime faire rire, mais pas avec des choses légères. Je continue aussi ma saga délirante sur la mère, personnage fondamentale dans ma vie d’auteur, cette mère qui était toujours inquiète pour ses enfants et qui va révéler en fait qu’elle n’est pas comme ça : j’ai écrit une longue scène dans laquelle je m’amuse beaucoup.

Quel regard portez-vous sur votre enfance justement ?
Je porte un regard émerveillé sur mon enfance jusqu’à mes 10 ans, puis un regard catastrophé sur mes 11 à 18 ans. Mes parents ont décidé de quitter la Tunisie pour venir en France, et habiter dans la banlieue parisienne : je peux vous dire que ça fait un choc. Bien sûr, ce n’est pas comparable à un enfant qui arrive d’un pays en guerre, mais il y n’a pas de hiérarchie dans la souffrance. J’étais un garçon de 11 ans perdant tous ses repères, qui n’avait jamais vu la neige ni les ascenseurs… J’ai détesté tout ça, sauf les ascenseurs. Puis je n’ai pas eu de chance, ma première école en France a été une catastrophe : le premier jour, je me suis fait traiter de sale juif, le lendemain de sale arabe. A l’époque, on ne faisait pas la différence... Heureusement, après, j’ai découvert d’autres écoles et des profs formidables.

Ce spectacle est aussi l’occasion pour vous d’aborder les relations amoureuses…
Dans ce spectacle, je dis que j’ai eu mon premier chagrin d’amour à 4 ans et demi. Les gens rient mais je les engueule : un chagrin à cet âge, c’est terrible ! Je déteste quand on se moque du sentiment amoureux chez les enfants. Après, il y a l’adolescence, qui est une horreur pour les garçons, parce que les filles sortent avec des garçons plus vieux que nous, donc on reste tous seuls comme des cons. Il faudrait sauter de 11 à 20 ans directement, ce qui ne veut pas dire que c’est plus facile avec les filles après. Et bien sûr, je ne peux pas parler de la vie sans parler de sexe, même si je suis très pudique…

Vous vous êtes donc forcé à écrire dessus…
Oui, ou dessous… (rires)

Vous êtes en tournée depuis quelques mois, et vous serez notamment à la Coupole à Saint-Louis en Alsace. J’imagine que c’est un grand plaisir de retrouver le public…
L’Alsace est une région où je joue souvent, les Alsaciens sont toujours gentils avec moi. Ça fait longtemps que je fais de la scène et j’ai toujours autant de bonheur à jouer. Ce que j’aime, c’est de voir votre tête à vous tous dans le public quand je raconte des histoires. Quand les gens sont là, qu’ils prennent du plaisir, ma vie a un sens. C’est bien de se sentir utile, non ?

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