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Une école Montessori ouvre à Mulhouse

  • Portes ouvertes les samedi 24 mars de 9h30 à 13h00 et
    samedi 7 avril de 9h30 à 13h00

    1, rue de Thann | Mulhouse

Une école Montessori va ouvrir à Mulhouse à la rentrée (des portes ouvertes étaient organisées les samedis 24 mars et 7 avril 2018). Elle devrait accueillir une dizaine d’enfants de 3 à 4 ans au début et jusqu’à 28 élèves d’ici à trois ans. Asmâa Hajjam Kettani, l’instigatrice de ce projet, nous dévoile les contours de sa future Maison des enfants.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans la pédagogie Montessori au point d’ouvrir une école aujourd’hui ?

C’est une démarche mûrie à la naissance de mes enfants. Je suis scientifique à la base, titulaire d’un DESS et développement pharmaceutique et d’un Master marketing. J’ai pratiqué la pédagogie Montessori avec mes enfants dès le plus jeune âge, et j’ai voulu la partager, maintenant qu’ils ont grandi, avec d’autres enfants. Je me suis formé pendant un an à Nogent-sur-Marne, dans un centre aggrée et affilié à l’Association Montessori international (AMI). En Alsace, il n’y a pas beaucoup d’écoles qui suivent cette pédagogie de A à Z, il y avait donc un manque à combler.

La pédagogie Montessori repose sur un matériel pédagogique très spécifique La pédagogie Montessori repose sur un matériel pédagogique très spécifique © www.fotolia.com

Qu’est-ce que cette pédagogie alternative apporte aux enfants ?


Cela leur apporte beaucoup d’autonomie. Avant ma formation, j’avais tendance à faire des choses à la place de mes enfants, pour leur faciliter la vie. Or, c’est tout l’inverse qu’il faut faire : il faut qu’ils fassent les choses par eux-mêmes. La pédagogie Montessori repose sur tout un arsenal de matériel pédagogique qui permet à l’enfant d’apprendre par lui-même : il en sort épanoui et heureux, ça développe sa confiance en lui et son estime de soi.

Comment ça fonctionne exactement ?

C’est l’enfant qui va choisir le matériel qui lui convient à un moment où il en a besoin. L’enfant de 0 à 6 ans traverse cinq périodes sensibles, où il va être attiré par tel objet et totalement indifférent à un autre. Le rôle de l’éducateur est d’observer l’enfant pour savoir s’il est dans une période sensible au langage, au développement sensoriel ou social par exemple pour lui présenter le matériel adéquat et adapté à son âge, lui expliquer son fonctionnement. Comme on va capter son attention, il va apprendre plus facilement.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret d’un apprentissage ?

Pour ce qui est de l’écriture, on ne va pas lui mettre un crayon directement dans les mains. Quand un enfant tient un stylo pour la première fois, il appuie très fort, il va presque arracher la feuille. On passe par un apprentissage en amont pour assouplir sa main et son poignet, avec tout une aire sensorielle et de vie pratique à cet effet. Il va par exemple faire des gradations avec du papier de verre, du plus fin au plus rugueux, verser des pichets d’eau du plus lourd au plus léger, visser et dévisser des boulons, ouvrir et fermer des cadenas pour un travail occulo-moteur… On travaille le dessin pour manier le crayon avant d’aller à la lettre. Lorsqu’il arrive à l’écriture à proprement parler, il a fait un tel travail en amont qu’écrire un « a » ou « o » devient très facile pour lui.

Pas de notes, pas d’échecs... C’est une pédagogie où l’enfant est plus valorisé ?

Le matériel est autocorrectif, de sorte que l’enfant se rend compte de lui-même qu’il y a une erreur. Ce qui est valorisant aussi, c’est que les enfants de 3 à 6 sont ensemble. Les petits apprennent des grands et les grands sont valorisés parce qu’ils apprennent des choses aux petits. Il y a une émulation.

Il y a beaucoup de fantasmes sur cette pédagogie où l’enfant est très libre... Mais jusqu’où ?

Ce n’est pas une pédagogie de l’enfant roi, loin de là. L’enfant choisit ce qu’il veut travailler, mais il ne fait pas ce qu’il veut, l’éducateur est là pour le remettre dans le droit chemin. Si l’enfant commence à jouer avec le matériel, on lui explique que ce n’est pas un jouet, mais du travail. On essaye de canaliser leur énergie par la vie pratique, avec beaucoup de manipulations.

Il y a aussi un rythme de travail différent de l’école traditionnelle, en continu...

Le travail ne doit pas être interrompu. On commence à travailler à 8h30 jusque 11h ou 11h30, jusqu’à l’heure du repas. Au début, l’enfant papillonne avant de trouver une activité qui lui convient. Ce n’est pas quand il est très concentré qu’on va l’interrompre avec une récréation. Il utilise le matériel autant de fois que nécessaire, car c’est la répétition qui favorise la concentration de l’enfant. Lorsqu’il travaille, l’enfant n’est pas fatigué. Ce n’est pas laborieux, ce n’est pas une contrainte puisque c’est lui qui a choisi son activité.

Vous avez aussi fait le choix d’une école bilingue, français/ allemand. Pourquoi ?

On est dans une tranche d’âge où les enfants sont des éponges : ils absorbent énormément de choses et beaucoup plus facilement une langue étrangère. Ce sera comme dans un couple mixte : je parlerai en français aux enfants et un autre éducateur leur parlera uniquement en allemand.

Si un enfant a suivi ce cursus, est-ce qu’il a tous les apprentissages pour aller ensuite dans une école publique ?

Il a même beaucoup plus que ce dont il a besoin. En mathématiques, il connaît les quatre opérations fondamentales et sera capable de faire des additions avec des grands chiffres, pas simplement 2+2. Il apprend la géométrie de façon sensorielle : il touche ce que c’est un carré, une sphère, un hexagone… des notions que l’on apprend plus tard dans une école traditionnelle. Il aura tout un socle de connaissances pour entrer dans un CP traditionnel.

☛ Propos recueillis par S.B en mars 2018

Renseignements

1, rue de Thann 68200 Mulhouse

Dates et horaires :

Portes ouvertes les samedi 24 mars de 9h30 à 13h00 et
samedi 7 avril de 9h30 à 13h00

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