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Rencontre avec Sandrine Stahl, une plasticienne qui ne tourne pas qu'en rond!

A côté de sa vie d’institutrice, Sandrine Stahl multiplie les projets artistiques, au sein du groupe de rock PJ@Mellor ou en solitaire dans ses travaux plastiques.

Propos recueillis en janvier 2014.

Elle était connue jusqu’à maintenant pour être la chanteuse de PJ@Mellor, groupe de rock mulhousien qui fait référence à PJ Harvey et Joe Strummer.

Sandrine Stahl, plasticienne alsacienne © Sandrine Bavard Sandrine Stahl, plasticienne alsacienne

Elle poursuit ses aventures musicales avec Petite Chapelle qui tient plus de la performance que du concert avec des improvisations sur des textes tirés d’interview d’artistes au féminin.

Mais on la connaissait moins pour ses créations plastiques, elle-même avoue avoir fait de la peinture quelques années en secret : « Je suis entourée d’artistes : Matthieu Stahl, mon mari, qui peint depuis que je le connais, François Bruetschy, mon beau-père, pour lequel j’ai posé. Ce sont un peu mes maîtres, et à côté d’eux, je pensais que mon travail n’était pas très abouti ».

Synapses et neurones : "une imagerie magnifique"

Sandrine Stahl a commencé à peindre il y a quatre ans quand elle a repris des études de psychologie : « Ce n’était pas facile pour moi qui n’ai pas un esprit scientifique de me retrouver en fac de psycho. Mais en cours de biochimie, j’étais fascinée par les images projetées pendant les cours : les synapses, les neurones, constituent pour moi une imagerie magnifique. Je me suis mise à dessiner pendant ces cours, à faire des ronds, des cellules… ».

Depuis, elle explore les origines de la vie, dévorant les ouvrages scientifiques, s’émerveillant de ces cellules que l’on retrouve dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand. « Les cellules gravitent les unes autour des autres et le mouvement rond est partout, que ce soit en tout petit dans notre corps, ou en très grand dans l’univers. On n’est jamais seul, c’est le contexte qui nous fabrique. Des travaux récents de chercheurs expliquent qu’une cellule n’est pas prédestinée à devenir tel ou tel organe, mais qu’elle devient tel ou tel organe selon un contexte spécifique. Cela m’intéresse parce que l’homme est pareil, selon l’endroit où il est né, où il vit, il sera façonné de telle ou telle manière; parce que l’art est pareil, selon la saison, le taux d’humidité, le matériau ne va pas réagir de la même façon ».

Une soif d’apprendre

Sandrine Stahl a gardé intact sa soif d’apprendre. L’été, elle voyage aux quatre coins de l’Europe, visite les musées et les galeries : « J’ai pas mal d’influences, je ne cherche pas à faire comme, mais cela me nourrit. J’aime beaucoup Barcelone, je suis sensible à l’arte povera, avec l’utilisation de matériaux qui ont déjà eu une vie et l’aspect très épuré des œuvres. Cet été, en visitant la fondation Tapiès, j’ai vraiment été séduite par ce côté blanc/crème, et j’ai depuis lâché un peu la couleur », confie l’artiste.

Il est vrai qu’elle utilise la couleur avec parcimonie : le rouge sang, une coulure qui dégouline car elle aime provoquer les accidents, l’encre de chine qu’elle jette sur sa toile dans un geste spontané et irréversible… Puis le blanc, le vide !

La plasticienne qui a expérimenté de nombreuses techniques (peinture, dessin, encre de chine…) songe aussi à se mettre à la sculpture et aux totems : « L’art est pour moi une parenthèse où je prends le temps de la réflexion, où je prends le temps d’apprendre, et j’espère progresser jusqu’à mon dernier souffle ».


L’artiste, institutrice en école maternelle, est à bonne école avec ses élèves : « Parfois, je suis très jalouse d’eux, car quand on laisse les enfants peindre sans contraintes, ils ont un sens inné de la composition. Ils n’utilisent pas seulement leur poignet mais toute leur main, tout leur corps. Quand on regarde des grands peintres comme Picasso, ils ont aussi des gestes amples et peignent de tout leur être. C’est tout ce que j’aime ! »

Des goûts et des couleurs

En boucle sur votre Ipod ?
Sonic Youth

Votre livre de chevet ?
Pff, d’Hélène Sturm

Un spectacle à ne pas manquer ?
Volpone au théâtre Poche-Ruelle parce que j’adore Jean-Marie Meshaka et que nous avons composé une musique pour cette pièce

Une personnalité que vous admirez ?
Alain Bashung parce qu’il fait entièrement partie de mon parcours que ce soit en musique ou en amour. Il me manque terriblement.

Un endroit où vous sentez bien ?
Dans l’atelier de Matthieu Stahl, mon mari, où je travaille parfois sur des grands formats.

Votre bar ou resto préféré dans le coin ?
Le restaurant La Parenthèse et le bar Le Gambrinus

Le truc que vous appréciez chez les autres ?
La bienveillance

Le truc qui vous énerve
chez les autres ? L’individualisme

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