Rencontre avec Christoph Koncz 🎼

À la tête de l'Orchestre National de Mulhouse depuis deux ans, l'Autrichien Christoph Koncz dirige maintenant les concerts symphoniques devant des salles combles : à mi-mandat, il nous confie ses recettes !

© DR Christoph Koncz

Christoph Koncz, chef d'orchestre de l'ONM

C'est en pleine période de transition, après le départ du précédent chef Jacques Lacombe et la sortie de la crise sanitaire, que Christoph Koncz a dirigé pour la première fois l'Orchestre Symphonique de Mulhouse (OSM) en juin 2022. Entre cette institution municipale dont les origines remontent à 1867 et le jeune Autrichien né en 1987, le courant a tout de suite fonctionné : « J'ai senti une forte connexion avec les musiciens... J'étais conscient qu'un recrutement était en cours et Michèle Lutz (maire de Mulhouse, ndlr) m'a nommé trois semaines après ! ». Son mandat a débuté à la rentrée 2023 et, après les musiciens, c'est le public mulhousien qui s'est laissé charmer par le charisme du nouveau chef.
Une impression confirmée par les chiffres : depuis l'an dernier, c'est simple, les concerts symphoniques proposés par l'orchestre dans la grande salle de la Filature (9 en 2025-2026), où les 56 musiciens disposent aussi de leur salle de répétition, affichent presque systématiquement complets ! L'OSM est en parallèle monté en première division, labellisé au niveau national et se transformant en conséquence en Orchestre National de Mulhouse. « Quand des grands chefs internationaux comme Renaud Capuçon viennent diriger l'ONM, ils sont étonnés de la qualité qu'on peut trouver ici à Mulhouse et ils reviennent, ça commence à se savoir. La culture, c'est l'âme d'une ville ! »

Transmettre des émotions

À vrai dire, et malgré son jeune âge, Christoph Koncz en fait déjà partie, de ces "grands chefs internationaux" qui parcourent l'Europe et le monde pour diriger les orchestres les plus prestigieux : cette année, on le verra du côté de Londres, Berlin, Stockholm, Cleveland... Et bien sûr à Mulhouse, fidèle au poste, pour le plus grand plaisir du public local. « Le public ne se rend pas toujours compte à quel point il est important dans la réussite d'une soirée : quand il est attentif, qu'il se laisse toucher, cela se sent, c'est toujours un échange avec le chef et les musiciens. Et le troisième élément, c'est le compositeur qui réussit encore à transmettre des émotions à 1200 personnes qui vibrent au même moment, souvent plusieurs siècles après sa mort. Que ce soit West Side Story ou la 9e Symphonie de Beethoven, tous les concerts sont uniques et importants ».
La belle histoire entre le jeune chef Autrichien et notre bonne ville de Mulhouse va se poursuivre jusqu'en 2027, date à laquelle il prendra les commandes du grand orchestre (120 musiciens !) de Linz, 3e ville d'Autriche, fréquentée en leur temps par Mozart ou Bruckner... Une mission irrésistible, on s'en doute : « Je suis fier de transmettre à mon futur successeur à Mulhouse un orchestre de haut niveau, dont la reconnaissance, la visibilité et la qualité ont augmenté en quelques années. » Danke schön, maestro !

Christoph Koncz répond aux questions du JDS

Vos premières émotions musicales ?

Tous les membres de ma famille sont des musiciens professionnels, les instruments, les partitions, étaient omniprésents à la maison... Ma plus grande joie était d'assister aux répétitions de mon père, directeur musical de l'orchestre de Constance ! J'ai reçu mon premier violon à 2 ans et demi, c'est resté mon instrument jusqu'à ce que la direction ait pris le dessus quand j'ai été nommé à Mulhouse. Et j'ai lu mes premières partitions d'orchestre à 3 ou 4 ans !

Une oeuvre que vous adore(rie)z diriger ?

Il y en a plein mais je pourrais diriger la version orchestrale du Ring de Wagner chaque année ! Je rêve aussi de diriger La Vie d'un héros de Richard Strauss ou la 9e Symphonie de Malher.

Un compositeur contemporain que vous pourriez diriger ? Une musique de film ?

J'adore John Adams, j'ai d'ailleurs déjà dirigé certaines de ses oeuvres... Harmonielehre, ça me plairait bien. Au cinéma, les partitions de John Williams comme Jurassic Park sont magnifiques. Ou Inception de Hans Zimmer. Mais ce ne sont pas toujours des choses attractives en concert : trop d'intensité ne sert pas le film !

Vous avez pris vos marques à Mulhouse depuis deux ans... Un lieu que vous appréciez ici ?

Le Tannenwald pour le footing, le Canal du Rhin pour le vélo... J'ai fait cet été une partie de la Route des Vins, magnifique !

Retrouvez trois itinéraires à vélo au départ de Mulhouse. 

Mais vous restez Viennois avant tout... Un lieu à nous conseiller si on passe par là ?

À Vienne, la nature est très proche, je vous conseille de vous balader dans les petites collines du Wienerwald et du Kahlenberg... Beethoven aussi se promenait là-haut !