Le 20/01/2026
Théâtre de la Concorde | Paris
15 euros | Réservation obligatoire
Dans un monde saturé d’images et de discours, Bérénice d’Anne Kessler, première production du Théâtre de la Concorde, nous invite à un théâtre de l’écoute. Ici, rien ne s’impose — tout se révèle. La tragédie n’est pas le récit d’un événement, mais le constat d’un renoncement : intime, noble, déchirant. Comment le pouvoir, l’amour et le devoir peuvent-ils cohabiter ? Et à quel prix ?
© Anne Kessler
Bérénice
Dans Bérénice, rien ne se joue au sens spectaculaire — et pourtant tout s’effondre. Les empires, les amours, les promesses. Titus n’abandonne pas Bérénice par faiblesse, mais par devoir. Bérénice ne cède pas à la plainte, elle tient. Antiochus aime en silence. Trois êtres qui ne s’affrontent pas les uns contre les autres, mais contre eux-mêmes. Racine n’écrit pas ici une tragédie du conflit, mais une tragédie de la rigueur essentielle, de la rigueur intérieure.
Anne Kessler, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, choisit de faire de ce texte une expérience d’écoute radicale. Les acteurs prendront place dans les gradins, et le public sera installé sur le plateau. Ce renversement de la salle et de la scène n’est pas un geste formel : il répond à la structure même de la pièce.
Le drame est un drame de voix. Le vers se dit bas, presque sur le souffle, sans emphase ni geste : Moderato cantabile. Le spectateur n’est plus un regard, mais une oreille. Il devient Rome : Rome qui écoute, Rome qui juge, Rome à qui l’on s’adresse et devant qui l’on se défait.
Dans ce dispositif, la langue racinienne circule. Elle ne domine pas, elle respire. Elle devient une matière claire, nue, tendue comme un fil prêt à rompre. Les comédiens apparaissent alors non pas comme des figures figées de la tragédie, mais comme des corps traversés par la parole, des souffles qui vibrent au plus près du public.
Stanislas Merhar incarne Titus avec cette souveraineté fragile qui se fissure sans se briser. Thomas Blanchard prête à Antiochus une douceur lucide et bouleversante. Évelyne Istria, en Phénice, est la mémoire du cœur, la veilleuse silencieuse des émotions. Anne Kessler, dans le rôle de Bérénice, choisit la retenue : un amour qui se retire, une lumière qui vacille sans s’éteindre.
« Jouer Bérénice, dit-elle, c’est accepter de se tenir dans l’incandescence contenue, dans la douleur droite, dans la clarté du renoncement. »
Ici, le théâtre devient un espace de respiration : un lieu où la langue s’incarne, où le silence a valeur de regard, où la tragédie retrouve son humanité. Bérénice se joue dans cette tension rare entre la parole et le souffle, dans cet espace sacré où tout vacille sans jamais se perdre.
Distribution
Bérénice inaugure le mois de janvier 2026 au Théâtre de la Concorde, placé sous le signe de l’abus de pouvoir. Parce que le pouvoir, chez Racine, se joue aussi dans le renoncement et le silence, ce spectacle interroge la part de domination que recèle chaque décision, chaque devoir, chaque amour.
Public : jeunes et adultes.
Transports en commun :
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Cet événement a été renseigné par un organisme institutionnel. Date de dernière mise à jour le 10/12/2025.
Où :
Théâtre de la Concorde - Paris 75008 Paris
Contacts :
15 euros
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