Exposition AIDA Galerie

AIDA Galerie présente les réalisations proposées par plusieurs candidats aux Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA), pour une exposition associant peintures, gravures et dessins à l’encre de Chine.

3 artistes s’exposent aux regards du public en même temps qu’à l’avis du Comité de l’association, chargé d’évaluer les candidatures. Une occasion de découvrir de nouveaux talents… Après cette expo, les artistes dont la candidature aura été acceptée seront membres de l’AIDA. Ils seront représentés par AIDA Galerie, où ils pourront, s’ils le souhaitent, régulièrement exposer leurs travaux.

L’exposition d’AIDA Galerie

Juliette Gozde (peinture)

Elle exerce, outre la peinture, quelques autres modes d’expression, tels qu’installations et performances. Pour ce qui concerne le champ pictural, son univers s’organise autour de la pratique de l’ebru (qui signifie aussi « nuage »). Cette technique orientale est à l’origine du développement dès la renaissance en Europe du « papier marbré », utilisé à partir du XVIIème siècle en reliure pour décorer les papiers de garde. Elle consiste à réaliser à l’aide de peinture flottant à la surface de l’eau des motifs et des compositions pour les fixer et les transférer directement sur papier.
La tradition turque de l’ebru repose sur l’utilisation de pigments minéraux naturels pour ce qui concerne les couleurs, et de gomme adragante pour densifier l’eau et permettre aux couleurs de flotter en surface. S’appropriant cette pratique traditionnelle et séculaire, elle cherche à développer une expression en connexion avec la sensibilité contemporaine. C’est ainsi que les pièces qu’elle présente évoquent notamment les couleurs de la planète terre, telle qu’elle apparaît vue de l’espace, dans sa beauté vulnérable, avec ses bleus et blancs dominants apportés par le bleu des océans et le blanc des nuages…

Peter Romian (peinture et gravure)

Il présente pour cette exposition des peintures à l’huile et des estampes, réalisées à la pointe sèche rehaussée d’aquatinte. Il puise d’un côté une part de son inspiration dans la représentation de personnages mis en scène, et génère par ses compositions un contenu narratif exprimant des émotions, évoquant des ambiances et suggérant des états d’âme.
Dès lors que la figure humaine est en jeu dans son langage pictural, elle engage l’expression de sentiments humains. D’un autre côté, ses brosses s’attachent volontiers à détailler aussi des motifs simplement naturalistes, l’intérêt de l’artiste se focalisant dès lors sur les contrastes de couleurs, la restitution des textures et de la lumière… L’écriture se veut réaliste, mais les touches franches restent bien visibles, cherchant à rendre ce qu’il y a de vie dans ces différents motifs, surtout par les vibrations des couleurs et par l’originalité des compositions, restituant des effets de « cadrage » peu usuels en peinture.
S’agissant des estampes, également présentée dans l’exposition, quelques-unes d’entre elles prennent pour motif les compositions réalisées en peinture, cette fois restituées dans leur version noir et blanc.

Fanny Saint-Pierre (dessin)

Elle a apporté pour cette exposition une série de dessins à l’encre de chine. Elle y mêle des influences diverses : fantastique, cinéma, bande-dessinée, dessin animé, cultures rock et punk, références à la mouvance gothique… Elle traite dans ses dessins des sujets tels que : conflits de société, revendications, féministes ou humanitaires, monstres inspirés de l’univers de la bande dessinée, illustrations de la littérature fantastique, pastiches et hommages inspirés par les grands classiques de la peinture (Picasso, Delacroix, Géricault…) mis en résonnance avec l’actualité présente. Si le noir domine souvent, plutôt que le blanc ou le gris (les fonds sont très souvent noirs), c’est pour mettre en valeur et souligner ce que la lumière met en évidence, parfois avec une certaine crudité : la prédilection manifeste et assumée pour le noir se soumet au code du clair-obscur et vise surtout à révéler la lumière. C’est de cette façon qu’elle parvient à articuler ensemble, souvent avec humour et un peu de distance, des langages parfois hétérogènes entre eux et pour certains issus de la contre-culture.