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L'Avare

De Molière, avec Jacques Weber, Alban Guyon, Marion Harlez Citti, Rémi Bichet, Nathalie Schmidt, Jacques Verzier, Sophie Rodrigues, Vincent Debost, Aziz Kabouche et Paul Minthe (distribution sous réserve), mise en scène Jean-Louis Martinelli.

Harpagon est un riche bourgeois, veuf et père de deux enfants, Cléante et Élise, pour lesquels il projette des mariages d'intérêts... confondant ainsi argent et bonheur. Mais ceux-ci refusent de lui obéir. Un Avare avec ses personnages hauts en couleur (Harpagon, Maître Jacques, La Flèche, Frosine, Valère...) et ses situations comiques de premier ordre mêlant burlesque, pantomime, jeux de mots.

Création en mars 2015 au Théâtre Montansier - Versailles.

Interview de Jacques Weber

Monstre sacré du théâtre, Jacques Weber incarne Harpagon dans L’Avare de Molière dans une mise en scène de Jean-Louis Martinelli, à voir le 13 mai à la Coupole. Un rôle qui lui tient particulièrement à cœur.

Vous avez beaucoup joué Molière : Dom Juan, Le Misanthrope, Tartuffe… Vous avez même raconté sur scène « Mr Molière ». C’est un auteur dont vous ne vous lasserez jamais ?
Je pense que je ne suis pas le seul. C’est vrai que dans ma carrière, je l’ai beaucoup mis en scène, beaucoup joué. Mais L’Avare a une place particulière : c’est la première pièce que j’ai vue quand j’étais petit, c’est une pièce que j’ai montée quand j’avais 11 ans aux Cœurs Vaillants. J’ai de l’empathie pour cette langue et ce théâtre, et je ne peux pas nier qu’il y a une sorte de compagnonnage avec Molière. Mais je ne suis pas de ceux qui l’idolâtrent, qui s’extasient en disant « Mais qu’est-ce que c’est moderne ! ». Par définition, un classique est intemporel.

C’est vous qui avez demandé à jouer Harpagon. Pourquoi ce rôle vous tenait tant à cœur ?
J’ai toujours pensé que, quand j’aurai l’âge, il faudrait que j’aborde ce personnage. Même s’il a été joué par de grands interprètes, il a toujours été représenté dans l’archétype de l’avare avec une silhouette sec, des traits anguleux, une voix nerveuse… Au premier abord, on peut dire que je ne suis pas fait pour ce rôle, même physiquement. Mais L’Avare n’est pas l’apanage d’une silhouette ! C’est un rôle contradictoire qui mérite d’être réinventé à chaque mise en scène. Il n’y a pas que l’avarice qui se joue ici, mais aussi le choc entre les générations, entre cette jeunesse qui fait tout pour s’en sortir et ce vieil homme qui tyrannise son entourage avec le peu de pouvoir qui lui reste, et qui est bien peu face à la mort. Une bonne comédie, c’est le contraste entre la farce et le tragique, et on y est en plein avec Molière !

Au-delà de son avarice, comment voyez-vous cet Harpagon qui a beaucoup d’autres défauts ?
Je suis incapable de parler de ses défauts, puisque je le joue. Et je n’aime pas ça. Souvent, on résume un personnage en un ou deux qualificatifs lapidaires, or tout n’est pas tout blanc ou tout noir, c’est ce que nous ont appris les grands auteurs. Et puis il y a toujours ce miracle de la représentation, un malgré soi qui nous échappe. Même si Harpagon est tyrannique, même s’il a cette violence incroyable, c’est aussi un homme bouleversé par les rapports avec son fils et sa fille. A partir du moment où l’on accepte ça, ce personnage peut nous émouvoir par son côté solitaire, épuisé, en fin de parcours.

Vous auriez pu mettre L’Avare en scène. Pourquoi avoir choisi de travailler avec Jean-Louis Martinelli ?
Il m’est arrivé trop souvent de mettre en scène et de jouer en même temps. Je me suis rendu-compte que, quand on était très bien dirigé, cela permettait d’aller beaucoup plus loin, et je n’avais pas envie de louper le rendez-vous avec L’Avare. J’ai parlé à Jean-Louis Martinelli, dont j’ai toujours suivi le travail à Strasbourg et Nanterre, de mon envie de jouer ce rôle et il a été de suite partant. J’aime son rapport avec les acteurs. Il arrive pétri de l’œuvre, mais il accepte que les premières idées qu’il avait soient transformées par le génie sauvage de l’acteur, comme tous les grands metteurs en scène. Il s’empare de tout, de leur imaginaire, de leurs critiques.

Vous repartez pour une longue tournée en France. Ça vous plaît d’être sur les routes ?
J’adore partir en tournée, faire la route, dormir dans de nouvelles villes. J’adore y réfléchir, y rêver. J’adore les bons petits restos du coin et les mauvais sandwiches des autoroutes. J’adore aussi aller en dehors de Paris, dans ces endroits où l’on se sent plus aimé et plus désiré

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