L'interview exclusive de The Sisters of Mercy

Inouï : le groupe culte de la scène gothique The Sisters of Mercy débarque à l'ED&N le 12 mai, juste avant sa date à l'Olympia à Paris ! On a eu l'opportunité de bavarder avec l'un de ses membres, l'Anglais Ben Christo. Il nous décrit les nouvelles chansons du groupe, ses meilleurs souvenirs de tournée et la relation qu'il entretient avec Andrew Eldritch, le très secret fondateur des Sisters. - Propos recueillis en anglais par Mike Obri

JDS : La 1ère fois que vous avez entendu un morceau des Sisters, vous pensiez qu'ils étaient allemands...

Ben Christo, de The Sisters of Mercy : C'est vrai ! J'avais 13 ans. Quelque chose dans leur son me rappelait ces groupes industriels allemands. Je n'imaginais pas un jour faire partie du groupe ! L'enthousiasme des fans est toujours aussi incroyable, que l'on joue en Angleterre, aux USA, en Espagne ou en France... C'est agréable !

Cela fait presque 20 ans que vous êtes dans le groupe. Ce n'est pas frustrant de n'avoir jamais enregistré de nouvelles chansons depuis tout ce temps, même si vous jouez des titres inédits en live ?

Oui et non. Bien sûr, j'aimerais faire des enregistrements en studio, faire de la promo autour d'un album, mais ce n'est pas la direction que prend Andrew Eldritch. Ces dernières années, on joue quand même moitié de chansons nouvelles, et moitié d'anciennes, c'est déjà pas mal ! (rires) Je suis ravi de faire partie des Sisters of Mercy depuis si longtemps et d'être intégré à la création de nouvelles chansons.

Quelle est votre relation avec Andrew Eldritch ? Vous voyez-vous souvent, en-dehors des tournées ?

On ne se voit pas forcément beaucoup, mais ça n'est pas un problème. Il y a des amis comme ça, dont vous n'avez pas de nouvelles depuis longtemps, mais quand vous les revoyez, les choses reprennent exactement là où on les avait laissées. On s'envoie des messages de temps en temps. Je sais qu'il est toujours là si j'ai besoin de lui parler. Avec lui, c'est la qualité qui prime, pas la quantité.

Il est donc réellement aussi mystérieux que l'image qu'on peut avoir de lui...

C'est sûr, ce n'est pas le roi des réseaux sociaux et de la communication à outrance ! Il n'est pas ouvert à ça, il souhaite rester énigmatique, cela a toujours été ainsi. J'y vois un lien direct avec sa musique. Un artiste fort, des messages forts. C'est ce qui fait le succès de Sisters of Mercy depuis si longtemps. Parfois, le public ou les médias aimeraient en savoir un peu plus... ça donne à Andrew une image d'un être un peu divin, à part. En parallèle, je ne sais pas trop quoi penser de ces artistes qui montrent tout sur les réseaux : voilà ce que j'ai mangé aujourd'hui, voilà mon chien chez le vétérinaire... ça va un peu trop loin à mon goût.

Quel est votre souvenir favori avec Andrew ?

Je crois qu'on était en Belgique, l'après-midi avant un concert. Il a fait une sale blague et j'ai passé 30 minutes à rigoler avec lui. Le genre de fou rire qui fait mal au ventre, à se rouler par-terre. Tu te sens comme un gosse à nouveau, ces instants-là sont rares à nos âges.

Mais enfin, bon sang, vous êtes un groupe très dark, vous n'êtes pas censés rigoler !

(Rires) C'est vrai ! On ne le fera plus, promis ! On a une super relation tous ensemble, on est connectés.

Vos chansons favorites... une parmi les nouvelles et une parmi les classiques ?

Pour les nouvelles, sans hésiter, Eyes of Caligula. Les paroles sont fascinantes, puissantes et honnêtes. Elle me parle beaucoup, j'y ai contribué, et elle a ce petit son très Floodland, l'album de 1987. Pour les anciennes, c'est Temple of Love, je l'adore ! Je l'ai tellement entendue dans les clubs... elle passait tout le temps. C'est le titre qui m'a fait aimer le groupe à l'époque. Et maintenant, c'est moi qui la joue, c'est assez fantastique !