Yayoi Kusama

Bienvenue dans l’univers pop, hypnotique et joyeusement barré de Yayoi Kusama. À la Fondation Beyeler, l’artiste japonaise culte transforme le musée en terrain de jeu psychédélique, entre installation immersive, couleurs explosives et pois à l’infini.

DR Yayoi Kusama

Une exposition événement à la Fondation Beyeler

La Fondation Beyeler est mondialement réputée pour la qualité de ses expositions et sa collection d’art moderne et contemporain. Avec cette grande rétrospective consacrée à Yayoi Kusama, elle confirme une nouvelle fois son statut de lieu incontournable pour les amateurs d’art.

Il s’agit de la première grande exposition dédiée à Yayoi Kusama en Suisse, avant qu’elle ne poursuive son voyage vers Cologne puis Amsterdam. Une véritable exposition « spectacle », à prendre comme une expérience globale dans laquelle on entre de façon totale : un univers décalé, rigolo et complètement barré. Pas étonnant que cette expo ait fait le tour des musées du monde, du Japon à l’Australie en passant par l’Europe et les États-Unis.

La Fondation Beyeler réunit ici plus de 300 œuvres venues du Japon, de Singapour, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Autriche, de Suède, de France et de Suisse. Du très lourd pour tous ceux qui ont envie de découvrir - ou de redécouvrir - l’une des artistes les plus influentes de notre époque.

Yayoi Kusama : une artiste devenue culte

Une icône de l’art contemporain

« J’ai souffert de crises d’hallucinations. Les répertorier m’a aidée à apaiser la peur liée à ces épisodes », confie Yayoi Kusama, aujourd’hui quasiment centenaire. Ce rapport intime à ses visions explique en grande partie son univers visuel, fascinant et fantasque, où la répétition et la démesure tiennent une place centrale.

L’exposition remonte aux premières peintures des années 1950, réalisées dans sa ville natale au Japon. Des œuvres rarement montrées jusqu’ici, qui donnent à voir les origines d’un langage plastique singulier. Le parcours met ensuite en lumière sa période new-yorkaise, à la fin des années 1950 et 1960, lorsque Kusama s’impose au sein des avant-gardes et participe activement à la scène artistique de l’époque.

Au fil des décennies, Yayoi Kusama est devenue une véritable légende vivante, dont les expositions affolent les compteurs de fréquentation dans le monde entier.

Un style unique, entre répétition et psychédélisme

L’œuvre de Kusama se déploie dans une impressionnante diversité de médiums : peinture, dessin, sculpture, installations monumentales, mode et dispositifs immersifs. Un univers où les couleurs vives, les formes organiques et les pois se déclinent à l’infini.

« Mon art est psychosomatique, je cherche à surpasser mes peurs et toutes les choses que je déteste en les répétant encore et encore », souligne l’artiste. Ses fameux polka dots, ses trames répétitives et ses jeux de miroirs créent un sentiment d’engloutissement. Kusama parle d’ailleurs de « self obliteration » : une dissolution de soi dans le motif et dans l’espace.

La notion d’infini occupe une place centrale dans son travail : les surfaces se prolongent à perte de vue, les reflets se multiplient, les formes prolifèrent jusqu’à faire oublier les limites de la salle d’exposition.

Une immersion totale dans l’univers Kusama

Les installations phares de l’exposition

La rétrospective de la Fondation Beyeler ne se contente pas de montrer des œuvres accrochées aux murs : elle invite le visiteur à traverser physiquement l’univers de Kusama, en entrant dans des salles et couloirs totalement transformés.

• Infinity Mirror Room : une pièce tapissée de miroirs, où des lumières multicolores se réfléchissent à l’infini. On a l’impression de flotter dans un cosmos psychédélique, comme dans un bad trip sous LSD – mais sans les effets secondaires.
• The Hope of the Polka Dots : une installation immersive composée d’éléments gonflables, les célèbres Yellow Trees, qui semblent pousser dans l’espace d’exposition. On circule entre ces formes jaunes à pois noirs, à mi-chemin entre la sculpture, le décor et le rêve.
• Des pièces et couloirs transformés en environnements totaux, où les murs, le sol et le plafond participent à l’œuvre et enveloppent littéralement le visiteur.
• Des sculptures monumentales et formes organiques qui semblent proliférer dans l’espace, comme des créatures étranges sorties de l’inconscient.
• Les séries historiques des années 1950 et 1960, rarement exposées, qui permettent de mesurer l’évolution de sa pratique et la cohérence de son univers.

C’est une exposition qui se vit autant qu’elle se regarde : on se laisse surprendre, on perd ses repères, on se prend au jeu des illusions et des reflets. Un terrain idéal pour les curieux d’art contemporain, les familles et tous ceux qui aiment les expériences visuelles fortes.

Entrez, perdez-vous, laissez les pois vous avaler : Yayoi Kusama transforme le réel en hallucination joyeuse. Une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie à la Fondation Beyeler.

La prochaine exposition de la Fondation Beyeler sera consacrée à Paul Cezanne, du 25 janvier au 25 mai 2026