Lukam, photographe culinaire : ses clichés vous donnent l'eau à la bouche

On a rencontré Lucas Muller - surnommé Lukam - la référence de la photographie culinaire en Alsace depuis dix ans. Cet humble professionnel travaille avec les plus beaux restaurants et les plus grands chefs étoilés de la région pour mettre en valeur leurs réalisations. - Mike Obri

Il travaille avec Anne-Sophie Pic, Franck Pelux, Jean-Yves Schillinger, Olivier Nasti... Le Haut-Rhinois Lucas Muller réalise - ou a réalisé - les photos des plats gastronomiques de ces grands chefs étoilés Michelin. « J'ai démarré par des photos en boîtes de nuit quand j'avais 20 ans ! C'est la chose dont je suis le plus fier : cette évolution, en autodidacte, sans formation » sourit le jeune homme de 36 ans, parti de pas grand-chose et auteur d'une véritable success-story.

Le double étoilé Le JY'S à Colmar est le premier établissement de prestige à lui faire confiance. Aujourd'hui, Lucas travaille toujours avec le chef Schillinger. « On me dit souvent : on reconnaît ton style ! Il y a quelques années, je faisais aussi épuré que possible, très blanc. Avec l'expérience, je m'amuse un peu plus dans les mises en scène des plats, mais je ne rapporte aucun support ou élément esthétique qui ne se trouve pas déjà dans le restaurant, pour ne pas dénaturer l'esprit d'un lieu, d'un chef. Je leur dis : faites-moi confiance, et tout roule ! »

Des chefs très fidèles

© DR Lucas Muller, en plein shooting

Comment se déroule un shooting photo ? « Au départ, je pouvais mettre 30 minutes à mettre en place une seule photo. Maintenant, ça va bien plus vite. Certes, des rognons ou des bouchées à la reine... ça reste pas évident à mettre en valeur ! Mais on arrive toujours à magnifier le plat, avec le bon angle, la bonne lumière » poursuit Lucas.

« Il y a quelques années, un chef, qui n'avait jamais travaillé avec un photographe pro, a découvert mes photos de ses plats et cela l'avait beaucoup ému. ça m'avait touché ! Les grands chefs étoilés ont des attentes de folie, justifiées par leur niveau d'excellence. Mais après dix ans, la plupart sont devenus des amis. Il y a une relation très directe : ils me voient comme un artiste, tout comme eux sont des artistes de l'assiette. » Et d'après Lucas, quelle est la différence entre un bon et un mauvais photographe ? « Je dirais que le bon développe sa propre patte comme il l'entend, l'autre... recopie ! »

Pas uniquement les gastro'

Depuis quelques années, Lucas Muller a développé son entreprise, Aji Groupe. Avec ses neuf salariés, Lucas propose des solutions clé en main aux restaurateurs. « On s'occupe de tout, la charte graphique, la communication digitale et même les systèmes de réservations qu'on a développé en interne. à l'époque du Covid, on était parmi les premiers à lancer le QR Code à scanner pour obtenir le menu. Les chefs n'ont clairement pas le temps de s'occuper de tout cela : c'est pour ça qu'on est là ! » © DR Des plats toujours magnifiés par le travail de la lumière et de la composition

Aujourd'hui, les photos culinaires ne représentent plus que 20% des revenus de Lucas. « J'entends parfois "il ne travaille qu'avec les grandes maisons, il doit être hors de prix", mais ce n'est pas vrai. Je m'éclate aussi avec des bons bistrots, des plats du terroir, des choses très simples. »

Lukam - Lucas Muller - www.lukam.fr / www.aji-groupe.com
Instagram : @lukam_food