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Ciné-concert de Colt Silvers sur Blade Runner : "Nous sommes très influencés par le cinéma"

Colt Silvers, groupe d'électro rock de Strasbourg, s'est lancé dans la folle entreprise d'un ciné-concert en mettant en musique Blade Runner. Choisi pour ses ambiances futuristes et électroniques, le film de Ridley Scott a subi quelques coupes et devient plus hypnotique que jamais. Entretien avec Nicolas Lietaert, le bassiste.

Pourquoi Colt Silvers, groupe de musique actuelle habitué au concert de rock, s'intéresse au genre du ciné-concert ?

Le groupe est très influencé depuis ses débuts pas le cinéma. Et ça se sentait déjà dans notre premier album intitulé Night of the living robots, clin d'œil à La Nuit des morts vivants. La suite logique était donc de s'attaquer à un ciné-concert et nous avons trouvé que Blade Runner nous convenait bien puisque nous sommes dans une veine électronique avec beaucoup de claviers.

Le groupe d'électro-rock Colt Silvers en pleine performance sur Blade Runner © Fabien Roth Le groupe d'électro-rock Colt Silvers en pleine performance sur Blade Runner

Comment avez-vous conçu ce concert sur un film parlant et qui avait déjà une B.O, signé qui plus est Vangelis, oscarisé pour une musique de film et pionner de la musique électronique ?

Il n'y a que deux thèmes de Vangelis, et donc peu de musique au final dans Blade Runner. On a donc pu avancer dans un territoire quasiment vierge, sans se prendre la tête avec les thèmes du compositeur. Nous avons demandé à La cité de la prod, une entreprise de Strasbourg, de couper la musique du film tout en conservant les dialogues et les bruitages. On a coupé le film à 1h15 au lieu de 1h50, parce que certaines scènes n'étaient pas très intéressantes en musique, on a préféré garder des morceaux plus rythmés. Tout cela sans trahir l'intrigue.

Comment prépare-t-on un ciné-concert ?

Dans notre local de répétition, on diffusait les images sur notre écran d'ordinateur et on improvisait un thème dessus. Puis à force de jouer, certaines mélodies se sont détachées. Une fois que la partie création était bien avancée, il a fallu aborder l'étape technique, beaucoup plus compliquée. On a calibré avec un métronome des moments précis du film, par exemple sur un coup de feu, pour pouvoir mettre l'accent en musique sur la bonne image.

Vous avez déjà présenté ce ciné-concert au festival Natala cet été à Colmar. Quelle a été la réception du public ?

Super positive. C'était un peu flippant pour nous dans la mesure où c'était notre première. Par rapport à un concert,  il n'y a pas de temps mort et on ne peut pas savoir si le public accroche ou pas avant la dernière note. Et au générique, tout le monde s'est levé pour applaudir. Maintenant, jouer aux Dominicains dans le chœur supérieur de la nef, avec une centaine de personnes allongées dans des transats, ce sera encore plus fou.

Et que vous apporte ce ciné-concert sur un plan musical ?

Cela donne des idées d'arrangements pour nos prochaines compositions. Par exemple, notre chanteur qui faisait du violon alto il y a très longtemps et qui ne l'utilisait pas dans notre configuration rock, s'est redécouvert avec cet instrument. Nous avons aussi utilisé beaucoup de claviers, et peu de batteries, ce qui donne un son plus ambiant. C'est certain que ce ciné-concert va influencer tout ce que l'on va faire par la suite.

 

Voir aussi notre article sur le retour en grâce des ciné-concerts

 

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