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Music for ever : une boîte de production sur tous les fronts

C’est un travail de l’ombre : produire et organiser des spectacles et des concerts. Et c’est ce que fait David Kilhofer à la tête de Music For Ever basé à Rixheim mais qui œuvre partout en France et chez nos voisins européens.

Le Lac des Cygnes à L’Ed&n à Sausheim, H.E.A.T à la Hard Rock session à La Foire aux Vins de Colmar, Ben et Arnaud Tsamere à la Maison du Peuple à Belfort… Derrière toutes ces affiches, on retrouve Music for Ever, producteur de spectacles basé à Rixheim, qui organise un peu plus de 100 événements par an, « un chiffre en constante augmentation », se réjouit David Kilhofer, qui a repris l’entreprise familiale en 2012.

David Kilhofer est à la tête de Music for ever depuis 2012 David Kilhofer est à la tête de Music for ever depuis 2012 © Sandrine Bavard

Une histoire familiale

Dans les années 70, ses parents, Michel et Joëlle, organisent les concerts et tournées des plus grandes stars de l’époque : des pionniers du rock’n’roll tel que Chuck Berry ou Little Richard, des chanteurs de variétés françaises comme Julien Clerc ou Claude Nougaro, des groupes de hard rock emblématiques comme Scorpions et Metallica : « Je suis né dedans. J’ai fait la tournée de Bomber de Motörhead alors que j’étais encore dans le berceau me disent mes parents ! Ils formaient un sacré duo qui m’a beaucoup appris, mon père pour le côté artistique, ma mère pour le côté commercial. »

Comme pour mieux préparer une succession annoncée, David Kilhofer a occupé à peu près tous les postes,. Roadie quand il était étudiant « pour se faire un peu d’argent de poche » ; backliner pour démarrer dans la vie active : « Je m’occupais de la mise en place des instruments pour des artistes comme James Brown, Little Richard, Billie Paul… J’ai fait le dernier live de Ray Charles à l’Olympia, une de mes plus belles rencontres, humainement et artistiquement. »

Il était en régie pour le concert des Scorpions à l’Olympia en 2004 : « J’étais un gamin, je pense que mes parents ont voulu me tester », en rigole-t-il aujourd’hui.

Un concert de Scorpions et ça repart !

Après le terrain, David Kilhofer a goûté aux joies du bureau : l’administration, le booking, la billetterie… En 2006, tout s’accélère : son père, victime d’un grave accident, cesse son activité, et passe le relais à son fils, toujours épaulé par sa mère. « Cela a été une année charnière. On avait la chance d’avoir encore Scorpions à nos côtés. On a programmé en 2008 un gros concert au Zénith de Strasbourg, au moment de son inauguration : on a été au charbon pour réussir cette date et on a fait complet. Et de là, tout est reparti ! »

David Kilhofer élargit alors son activité en devenant producteur sur le Grand Est d’artistes qui ne sont pas à son catalogue. Il le faisait déjà pour Anne Roumanoff, il le fera désormais pour Bigard, Magdane, Tsamère, et le petit dernier qui est déjà en tête des pré-ventes, Jeanfi Janssens.

Il se diversifie en programmant des spectacles de danse comme Le Lac des Cygnes, des comédies musicales comme Madiba et des pièces de théâtre : « C’est une volonté de se diversifier pour ne pas dépendre que d’un secteur. Et j’aime relever de nouveaux défis, c’est comme ça qu’on apprend de nouvelles choses, qu’on se forge une expérience, bonne ou mauvaise. Si tu as peur, tu ne fais pas ce métier ».

"Savoir perdre de l'argent avant d'en gagner!"

La prise de risque est permanente, avec des cachets « qui ont doublé ou triplé » ces dernières années, avec des normes de sécurité qui s’alourdissent d’années en années, et des logistiques parfois très lourdes qui rendent l’organisation d’un spectacle très cher : « Des producteurs comme nous, on travaille très dur, il y a beaucoup d’argent en jeu, mais on n’en récolte pas les fruits tout le temps. J’ai fait des dates avec 800 entrées payantes sur une jauge de 1200 personnes, en perdant de l’argent Dans ce métier, il faut savoir perdre de l’argent avant d’en gagner. Je suis loin de me balader en Ferrari ! », plaisante David Kilhofer.

Dans « ce milieu de requin », David Kilhofer tourne à l’adrénaline, celui de saisir les opportunités et de signer un gros coup comme lorsqu’il a fait la seule date en France de Mister Big l’an dernier. Il a des rêves plein la tête : « Je rêverais de produire ou d’avoir à mon catalogue Robert Plant, Rammstein, Foo Fighters, Pearl Jam. Et le summum, ce serait AC/DC mais faut avoir le compte en banque. »

Plus modestement, il aimerait aussi assurer la programmation et la gestion d’une salle de spectacle ou d’un festival comme il l’a déjà fait par le passé avec Nancy on the rocks.
? Sandrine Bavard


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