Journée d'étude Europe Médiane

Temps et expérience des temporalités de l’Europe médiane à l’époque contemporaine
Sur les traces de mondes vécus

Parler de temps en histoire est une chose à la fois extrêmement simple et compliquée. De toute évidence, le temps constitue le « pain quotidien de l’historien ». Le temps que l’historien étudie est déjà accompli, déjà écoulé et il est reconstruit en fonction des enjeux du présent. Tous les images qui cherchent à nous rendre visibles le temps – une horloge, un calendrier, une flèche, un cours d’eau – désignent un espace ou un objet qui renvoie à l’idée que les hommes sont immergés consciemment ou non dans un temps historique universel auquel que nul ne peut s’évader. La phénoménologie husserlienne conçoit le présent comme un flux, Schiller comme une « flèche » qui s’enfuit, Hans Günter Hockert comme une « gare de triage » dans laquelle entrent des trains de provenances différentes et dont le trajet a été plus ou moins long. 

Les anthropologues et les sociologues ont montré que le temps est avant tout une expérience individuelle articulant conscience et corps, ce que Thomas Luckmann qualifie de « temps intérieur . »  Celui-ci s’inscrit dans une forme standardisée universelle qu’est le temps physique mesurable et contrôlable par la science, ce que R. Koselleck appelle le « temps naturel  ». Derrière cette convention partagée qu’est le temps international se cachent une multitude de temporalités sociales (G. Gurvitch en distinguait huit ) qui structurent à différentes échelles les États-nations, les institutions, les sociétés et donc les individus: les temps de l’école, de l’usine, des institutions politiques, des médias illustrent l’hétérogénéité des logiques sociales et le besoin d’articulation de ces dernières dans la vie quotidienne pour construire un « temps commun » (Luckmann).

L’objectif de cette journée d’étude est de réfléchir à la question des temporalités à l’échelle de l’Europe médiane en partant de l’idée déjà formulée dans les années 1980 par K. Pomian selon laquelle « l’essence du temps, c’est qu’il n’y a que des temps.  » Par temporalités historiques, on entendra les expériences du temps éprouvées par des acteurs historiques inscrits dans des configurations institutionnelles, sociales ou politiques qui ont leur rythme propre. Si le temps naturel – comprenez temps universel coordonné – est commun à l’ensemble des individus vivant sur terre, les temps historiques sont multiples car ce sont des constructions sociales globales qui expriment le fonctionnement de tel ou tel monde vécu.

Vendredi 27 mars 2020 de 10h à 17h30 | Salle de réunion, 2e étage à la Bnu
Entrée libre, sans inscriptions. 

Renseignements

Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg 67000 Strasbourg

Dates et horaires :

Vendredi 27 Mars 2020

Tarifs :

Gratuit

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