La fin des carmélites de Compiègne

LA FIN DES CARMÉLITES DE COMPIÈGNE
avec Patrice GUENIFFEY, Historien

© Studio Punkat La fin des carmélites de Compiègne

Patrice Gueniffey, auteur de nombreux articles consacrés à la Révolution française, parmi lesquels plusieurs contributions au Dictionnaire critique de la Révolution française de Mona Ozouf et François Furet se trouve être un passionné de Poulenc.

Il nous contera le procès des Carmélites, source historique de l’œuvre de Poulenc, un procès sous la Terreur, sans instruction ni défense.

Belle introduction aux Dialogues des Carmélites au programme de notre saison lyrique.

Présentation :

« Un procès sous la Terreur : la fin des Carmélites de Compiègne (17 juillet 1794) »

Le 17 juillet 1794, seize Carmélites, arrêtées à Compiègne moins d’un mois plus tôt, sont condamnées à mort pour « fanatisme et sédition » et guillotinées. Malgré les lois qui, au début de la Révolution, avaient dissous les ordres religieux, elles avaient réussi à continuer de vivre en communauté et de pratiquer, avec discrétion, leur foi. Au printemps de 1794, l’histoire les rattrape. La municipalité de Compiègne, qui se voit accusée d’être trop modérée, choisit de se justifier en dénonçant un complot dont les ci-devant Carmélites sont les complices. Tandis que les exécutions de religieux se multiplient, elles sont bientôt déférées devant le Tribunal révolutionnaire.

Créée en mars 1793, cette juridiction avait plus à voir avec la révolution qu’avec la justice. Sur les trois mille accusés qu’il condamne avant la chute de Robespierre, il y a quelques vrais coupables et beaucoup de malheureux qui ont eu le tort de se trouver au mauvais moment au mauvais endroit. Victimes de dénonciations, de vengeances, de rafles ou de règlements de comptes entre factions révolutionnaires, ils alimentent la « machine à tuer ».

Cette conférence retracera l’histoire de la Terreur judiciaire à travers le cas, exemplaire, des Carmélites de Compiègne.

Dix jours après leur exécution, Robespierre était renversé et les portes des prisons s’ouvraient.