Les dirigeants transcendent-ils les codes culturels ?

Stratégie et politique d'entreprise

Intervenante : Anjali Bhatt

Professeure - HBS

Conférence Jouy-en-Josas T017

Résumé :

Les différences culturelles entre les groupes organisationnels sont souvent perçues comme des obstacles à la coordination, à la collaboration et à la performance. Une solution courante consiste à reconfigurer les frontières structurelles – par le biais de fusions, de réorganisations ou d'initiatives d'intégration – afin de réduire la distance intergroupe et de favoriser l'intégration culturelle. Ces interventions reposent sur une hypothèse comportementale implicite : les individus s'engageront dans une démarche de « transition culturelle », c'est-à-dire apprendre et adopter les codes culturels d'autres groupes. Pourtant, on sait peu de choses sur l'influence de la position des individus au sein de leur groupe sur leur propension à franchir les barrières culturelles. Dans cette étude, je pose l'hypothèse que le statut au sein d'un groupe préexistant façonne les réponses des individus aux différences culturelles entre groupes dans de nouvelles conditions structurelles. Les individus de statut élevé sont motivés par le maintien du statu quo qui a légitimé leur position et sont donc moins susceptibles de s'engager dans une démarche de transposition culturelle. En revanche, les personnes de statut inférieur ont davantage à gagner de la flexibilité culturelle et sont plus susceptibles d'adopter des codes alternatifs comme voie de mobilité. Je teste ces idées à l'aide de données personnelles et de plus de 500 000 courriels internes issus de la fusion de deux sociétés de services financiers. Je développe une mesure de la transition de codes à l'aide d'un classificateur de forêt aléatoire appliqué aux schémas linguistiques de communication. Conformément à la théorie, les personnes occupant un rang hiérarchique plus élevé et bénéficiant d'évaluations de performance plus solides avant la fusion étaient moins susceptibles de se conformer aux codes dans les six mois suivant l'intégration. Cependant, la transition de codes – malgré son rôle dans l'intégration culturelle au niveau organisationnel – était négativement associée aux évaluations de performance individuelles après la fusion. Ces résultats ont des implications pour notre compréhension de la manière dont les différences culturelles entre les groupes sont surmontées.

Renseignements

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