La rechute

Hommage et clins d'œil à Molière.

C'est en incarnant le rôle d'Argan, le "malade imaginaire", le 17 février 1973, à l'issue de la quatrième représentation de la pièce qu'il venait tout juste de créer, que Molière est mort. Comment ne pas y songer en regardant La Rechute, la dernière création de la Compagnie du Lys, qui se veut être une suite à la célébrissime comédie moliéresque ? L'hommage de la troupe de Saint-Louis y prend un sens particulier. Le jeu léché des comédiens, les clins d'œil du texte de Louis Donatien au maître, les mêmes personnages, les mêmes intrigues filées font merveille.

Argan est un malade imaginaire. Plus heureux de se croire atteint de mille maux que de se sentir en bonne santé. Les mots fléchés l'ennuient. "Quel soulagement de retrouver mes bons médecins", soupire-t-il. Et comme pour mieux se convaincre, il justifie : "Que celui qui n'a jamais eu le moindre bobo me jette le premier suppositoire". Et les rires fusent à l'entendre parler et à le voir agir. Les scènes s'enchaînent, rythmées, enthousiastes, capables de susciter l'empathie et la complicité entre la salle et la scène. Les spectateurs rient, sourient, applaudissent, ponctuant avec entrain chacune des situations.

Henri Hajdukiewicz a trouvé en Argan un rôle sur mesure. Simone Capon brosse une délicieuse et malicieuse Toinette. Les autres comédiens, dans les rôles des familiers et des médecins, jouent tous au diapason. Le décor conçu par Claude Trœndlin est particulièrement adapté, et la musique originale de Franck Ott enveloppe la comédie dans une harmonie suggestive. La mise en scène est signée par l'auteur.