Kat'A Kabanova

Le compositeur Leoš Janáček, est encore à l'honneur à l'Opéra national du Rhin : après Jenůfa et L'Affaire Makropoulos, c'est au tour de Kat'A Kabanova d'entrer en scène. L'histoire d'une femme délaissée par son mari et qui tombe amoureuse d'un autre homme.

Le cycle Leoš Janáček, consacré à l'un des plus grands compositeurs tchèques, continue avec la même direction : à la mise en scène, on retrouve Robert Carsen, à la baguette, Friedeman Layer, tous deux déjà aux commandes de Jenůfa et L'Affaire Makropoulos jouées les saisons passées.

Cet opéra évoque le destin tragique d'une femme dans un village en Russie vers 1860. Katia a fait un mariage de convenance avec Tikhon, dominé par une mère autoritaire, qui lui reproche de lui manquer de respect depuis son mariage. La jeune fille, incomprise et rejetée, rêve d'un amour idéal et tombe amoureuse de Boris, avec qui elle passe toutes ses nuits pendant l'absence de son époux. A son retour, rongée par la culpabilité, elle lui avoue son infidélité. Puis, elle s'enfuit en courant dans la tempête, et se jette dans le fleuve, le suicide lui apparaissant comme la seule solution à son refus du mensonge et de l'hypocrisie.

Submergé par la vérité

Le fleuve, la Volga, est un élément central du livret écrit par Janáček lui-même, et inspiré de l'Orage, une pièce de l'écrivain russe Ostrovski, qui a réalisé une mission ethnographique et économique le long de la Volga et qui transcrit cette ambiance dans son œuvre. L'opéra s'ouvre d'ailleurs au bord de ce fleuve où un personnage s'extasie sur le paysage et s'achève de nuit le long du cours d'eau quand le corps de Katia est repêché. Entre temps, il y a eu l'orage purificateur, celui qui déclenche la révélation. La mise en scène de Robert Carsen est ainsi dominée par l'eau. Le décor, réalisé par Patrick Kinmonth, est une scène inondée, d'où émerge un chemin de bois sur lequel évoluent les personnages. Et le spectateur est plongé dans un univers aquatique, à la fois dangereux et attirant.